Les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent. Elles connaissent un moment de flottement quasi protocolaire. La date officielle de la reprise des cours est «gardée» jalousement pour des considérations que le commun des citoyens ignore non sans curiosité. Il y va des préparatifs harassants que ce rendez-vous pédagogique engendre aux parents d’élèves.
Tout récemment, le ministre de l’Education nationale, en déplacement l’ouest du pays, a confirmé cette habitude en déclarant que la rentrée scolaire aura lieu prochainement. Cette approximation dans des événements aussi bien réguliers qu’importants laisse penser à une éventuelle synchronisation entre secteurs concernés qui tardent à s’accorder.
Les collectivités locales sont parties prenantes dans plusieurs cycles d’enseignement. La mise en place de l’infrastructure scolaire, l’organisation des transports et des cantines incombent à ces dernières. Il reste encore, sur le plan matériel, à assurer la disponibilité des manuels qui parfois sont révisés pour être en adéquation avec les exigences de l’heure. Il n’en demeure pas moins que cette habitude à temporiser sur les échéances perturbe le moral des parents si anxieux d’affronter les dépenses des articles scolaires et autres charges financières au moment où leur pouvoir d’achat connaît de véritables coups de boutoir.
Dans la majorité des cas, les listes des fournitures ne sont pas arrêtées à temps pour permettre leur achat à l’avance ; loin de la cohue et de la spéculation des commerçants omniprésentes en pareilles circonstances. D’ores et déjà, ces chefs de famille appréhendent la hausse des prix qui saigne gravement leur budget vacillant. Un autre souci qui taraude les esprits depuis fort longtemps reprendra sa place parmi les préoccupations des parents. Il s’agit du sempiternel poids du cartable qui use les frêles épaules des jeunes écoliers.
Les débats n’ont pas manqué sur ce sujet. Tous les spécialistes se sont accordés à tirer la sonnette d’alarme sur les vrais dangers de déformation physiques auxquels sont exposés ces enfants. Aussi, depuis des années, les responsables qui se sont succédé à la tête du secteur de l’Education ont tiré les mêmes conclusions et surtout promis d’y remédier rapidement.
Des solutions ont alors évolué au rythme des possibilités de l’heure. Si dans un passé récent, le principe du seul allégement du cartable était possible, une autre solution plus radicale s’offre, aujourd’hui, grâce à l’avancée technologique.
L’usage de la tablette électronique préconisé dans le cursus scolaire et revendiqué par l’actuel ministre de l’Education dans la foulée du programme de la numérisation, dont le président de la République fonde sa stratégie de développement du pays.
Plusieurs mois sont passés depuis cette annonce, très médiatisée, sans pour autant noter son application sur le terrain. Le calvaire ne quittera pas donc les épaules meurtries des écoliers pour des raisons qui restent énigmatiques aux yeux de tous.