Plusieurs rassemblements des enseignants de l’enseignement supérieur ont eu lieu, hier, devant les rectorats des universités à travers le pays.
Ces derniers, concernés par les déclarations tenues par le ministre des Finances lors de la séance plénière au Conseil de la nation, jeudi dernier, au sujet de l’incessibilité des logements de fonction situés en dehors de l’enceinte universitaire, ont exprimé leur inquiétude quant au sort de leurs familles, s’ils viennent d’être dépossédés de ces habitations. Cette sortie du ministre a provoqué une grande inquiétude chez des enseignants rencontrés hier devant le rectorat de l’université de Béjaïa, à Aboudaou.
Ils se disent surpris par «le changement d’avis de l’Etat quant à la cession de ces logements». «Nous avons occupé ces logements pendant 10 ans. Durant toute cette période, l’entretien, les réparations et le loyer ont été pris en charge par les locataires», s’indigne un enseignant rencontré devant le rectorat.
Pourtant, ajoute un universitaire, «des milliers de logements réalisés après le 31 décembre 1991, date évoquée dans le texte de loi et avancée par le ministre, ont été cédés aux occupants».
Il indique que ce n’est pas à la veille de sa retraite qu’il va postuler pour l’acquisition d’un logement. D’ailleurs, précise-t-il, «lorsque nous avons occupé ces logements de fonction, on a dû renoncer à nous inscrire aux différentes formules d’acquisition d’appartement et toute autre aide de l’Etat ; c’était même la condition imposée pour bénéficier d’un logement de fonction».
Dans un courrier adressé à leur tutelle, les contestataires sollicitent le ministre de l’Enseignement supérieur afin d’intervenir dans le sens d’accorder un avis favorable pour la cession des logements, participant ainsi à leur assurer la stabilité et l’amélioration des conditions socioprofessionnelles.
Pour rappel, le ministre des Finances, Laaziz Faid, a affirmé que «les logements de fonction occupés par les enseignants universitaires, relevant des biens de l’Etat en vertu des dispositions du décret exécutif n° 18-153, situés en dehors des établissements employeurs, ne peuvent en aucun cas être cédés à leurs occupants et sont régis par des décisions d’attribution de privilèges», ajoutant que «cette catégorie peut bénéficier de toute autre formule de logement, étant donné qu’elle relève de la Fonction publique».
Il a précisé cependant, dans le même contexte, que ces enseignants «peuvent bénéficier des différentes autres formules de logement, tout comme les autres fonctionnaires du secteur public».