Les méga-feux qui ont touché ces dernières années plusieurs régions du pays ont conduit à l’arrestation de dizaines d’individus accusés d’être à l’origine de ces sinistres.
En septembre 2020, au lendemain des feux qui s’étaient déclenchés à Gouraya (Tipasa), l’enquête des services de sécurité «a permis de dévoiler les motifs qui les ont poussés à ces actes de sabotage en incendiant des forêts, nuisant à la tranquillité publique, sous l’instigation d’opposants de l’intérieur et de l’extérieur du pays», a précisé le procureur de la République près le tribunal de Cherchell, Kamel Chenoufi.
En 2021, des incendies ont touché plusieurs wilayas, particulièrement en Kabylie, provoquant des dizaines de morts. Le jeudi 12 août, le président de la République a fait état de l'arrestation de 22 individus, précisant que la majorité des incendies sont d'origine criminelle. Dans une allocution à la nation, M. Tebboune a précisé que les suspects arrêtés, dont 11 à Tizi Ouzou, 4 à Annaba et le reste à Médéa, Jijel et Aïn Defla, sont entre les mains de la Justice.
La chronique judiciaire a été marquée durant des semaines par des présentations devant les juridictions compétentes. L’acte d’accusation évoque l’implication dans les incendies ravageurs d’organisations terroristes qui reçoivent le «soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc et l’entité sioniste» (voir le communiqué de la présidence de la République, à l’issue de la réunion du Haut Conseil de sécurité, août 2021).
En septembre de cette même année (2021), les enquêtes de la police judiciaire (PJ), élargies à 30 wilayas, ont conduit à l'arrestation de 71 suspects, qui ont été présentés devant les juridictions compétentes, a indiqué un communiqué des services de la Gendarmerie nationale (GN). Après la présentation des suspects, 47 individus ont été placés en détention provisoire, dont 7 sous contrôle judiciaire, tandis que 9 autres restaient sous enquête, et 8 individus ont été relaxés.
En 2022, de présumés pyromanes ont été arrêtés et présentés devant les juridictions concernées à El Tarf, Skikda, Jijel, Batna, Constantine et Tlemcen. Le ministère de la Justice a fait part de l’ouverture d’enquêtes judiciaires contre X «dans le but de déterminer les raisons derrière ces incendies et savoir si un acte criminel est à leur origine tout en identifiant les auteurs dans le cas échéant».
Certains des mis en cause dans les incendies qui ont endeuillé des familles entières ont été présentés devant les juridictions pénales, et parfois transférés au pôle pénal de Sidi M’hamed (Alger).
A l’issue du dernier procès en appel de l’affaire des assassins présumés de Djamel Bensmain, le juge a prononcé de lourdes peines, allant jusqu’à la peine capitale, contre les accusés.
Parmi les chefs d’accusation retenus, figurent la «mise à feu volontaire des forêts ayant entraîné la mort de plusieurs personnes» et «création et adhésion à un groupe ou à une organisation s’adonnant à des actes de sabotage».