«Souveraineté sanitaire et souveraineté pharmaceutique» est le thème de la journée organisée sur la production pharmaceutique locale par l’unop et l’ANPP.
Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, le Dr Lotfi Benbahmed, a annoncé hier, à l’ouverture des travaux de la journée sur l’industrie pharmaceutique nationale, placée sous le thème «Souveraineté sanitaire, souveraineté pharmaceutique», organisée par l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) et l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), l’inauguration de la première usine de fabrication d’insuline 100% algérienne avant le 5 juillet prochain.
«Ce qui permettra de réduite de 50% la facture d’importation, qui est de 400 millions de dollars par an», a-t-il indiqué. Et de rappeler que la facture d’importation annuelle de l’insuline et de certains médicaments relevant de l’oncologie s’élève à 1 milliard de dollars.
Il a également fait savoir que «depuis la création du ministère de l’Industrie pharmaceutique en 2020, le marché de la production locale était à hauteur de 52%, un taux qui, depuis, a nettement évolué, puisque dépassant à l’heure actuelle les 70%», tout en fournissant une valeur ajoutée, a-t-il ajouté.
Le Dr Benbahmed a également relevé qu’aucun pays au monde ne dispose d’une autosuffisance en matière de production de médicaments. L’installation de nouvelles unités de production dans les différentes wilayas du pays contribuera de manière significative à la réduction de la facture à l’importation, a-t-il signalé, tout en mettant l’accent sur l’importance du développement de l’export.
Pour le président de l’UNOP, le Dr Abdelouahed Kerrar, la production pharmaceutique locale est «l’une des rares à avoir gagné des parts de marché par rapport à l’importation, dans un contexte global où la taille du marché national n’a pas cessé de croître et dans une période historique au cours de laquelle on a assisté à une véritable explosion des importations dans la totalité des branches d’activité». et d’ajouter que «c’est l’une des rares activités au sein de notre économie qui est arrivée à réaliser des taux de croissance à deux chiffres au cours des 15 dernières années».
Selon lui, le défi aujourd’hui de cette industrie est de poursuivre sur la même lancée les efforts entrepris jusque-là, et «continuer à améliorer en permanence la qualité de notre production et élargir le champ des savoir-faire que nous sommes en capacité de maîtriser».
Il a fait ainsi référence au lancement des unités de production d’oncologie en full process. Ce qui permettra de couvrir près de 80% du marché national d’ici 2023, a affirmé le Dr Kerrar. Les autres défis pour le secteur sont, selon le président de l’UNOP, le développement de «nouvelles aires thérapeutiques nécessitant une grande expertise, notamment en ce qui concerne les produits de biotechnologie, tout en appelant à se tourner vers l’export pour éviter la saturation du marché».
Par ailleurs, des communications portant sur la nouvelle stratégie adoptée par les pouvoirs publics et le ministère de l’Industrie pharmaceutique ont été présentées. Le Dr Nadia Bouabdellah, directrice de la production, du développement industriel, de la promotion de l’exportation et de la recherche au ministère de l’Industrie pharmaceutique, est revenue sur le développement de l’industrie pharmaceutique et la nouvelle réglementation mise en place par le ministère, qui en est à sa deuxième année d’existence, et l’impact de cette réglementation sur cette jeune industrie.
Mme Bouabdellah a également présenté la cartographie des entreprises des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux élaborée pour la première fois avec des chiffres à l’appui et une projection sur l’année 2023 en termes de développement et de réduction de la facture à l’importation. Elle a fait savoir qu’une réduction significative de la facture à l’importation a été enregistrée et est estimée à 800 millions de dollars depuis 2020.