Les prix des fruits et légumes ont enregistré hier une consistante hausse dans les marchés de proximité de la wilaya de Bouira. Au marché des fruits et légumes sis à proximité de l’ex-gare routière, les clients comparent et hésitent avant de se décider à acheter, car les prix de ces aliments de première nécessité sont devenus hors de portée depuis quelques semaines.
Cette situation suscite de l’inquiétude à quelques heures du début du mois de Ramadhan. «Tous les produits sont excessivement chers. Rien n’est abordable», dit un consommateur, rappelant que chaque année et à la même période, les prix grimpent. Cette flambée touche notamment les légumes qui enregistrent une hausse vertigineuse. A titre d’exemple, la pomme de terre est cédée à 140 DA le kilo, tandis que la carotte et la courgette ont atteint les 180 DA le kilo.
Aussi, la tomate, la laitue et le piment dont la nomenclature a affiché respectivement 100 DA, 150 DA et 140 DA le kilo. Dans la wilaya de Bouira et à travers toutes les régions du pays, le phénomène n’a rien de nouveau et, chaque année, avant le début du mois de Ramadhan, les prix de la quasi-totalité des aliments prennent le mors aux dents, atteignant des niveaux inabordables suscitant des incompréhensions. «Les prix ont enregistré une envolée injustifiée», dit un citoyen. «Cette situation dure pratiquement depuis plusieurs semaines. Je dépense pratiquement près du double de ce que je dépensais avant dans des achats de même quantité et qualité, aussi bien des fruits et légumes que les autres produits alimentaires dont les prix se sont aussi envolés», dit dépité un autre. Impuissant face à cette montée des prix, les autorités locales ont décidé d’ouvrir sept marchés de proximité à travers plusieurs communes de la wilaya de Bouira, et ce, pour assurer «la disponibilité des produits de large consommation et lutter contre la hausse des prix», a-t-on indiqué à la direction du commerce.
Des points de vente sont également prévus dans un espace commercial du groupe public Agrodiv spécialisé dans la vente des légumes secs et produits céréaliers, une autre disposition pour rendre les prix accessibles et raisonnables.
Pour Akli Moussouni, ingénieur agronome, et expert au cabinet CIExpert d’Alger, «plus que jamais, malgré le discours qui n’est pas rassurant du fait que la mise en branle depuis des mois d’une succession de dispositions pour protéger le consommateur, en croyant anticiper sur les événements, ce mois sacré vient compliquer la situation à un contexte économique fragilisé davantage par des mesures qui n’ont rien de solutions durables».
En effet, le fonctionnement anarchique du secteur agricole et le montage d’un circuit de distribution à son image ne peuvent, selon notre interlocuteur, que «mener au contexte auquel nous assistons». Et d’ajouter : «Tant que les pouvoirs publics continuent de croire que c’est la spéculation qui pose problème et que la solution résiderait dans la répression, l’anarchie qui régit le fonctionnement de l’agriculture et du commerce des produits alimentaires, cette situation va s’aggraver au mépris de la logique économique et du bon sens qui ne fonctionnent qu’à travers la règle universelle de l’offre et de la demande, dans un cadre planifié et organisé. Les solutions simplistes sont nulles et non avenues. »