Il est de notoriété publique de savoir que l’espace public est régi par des lois. Malgré cela, il reste, force est de constater, sous l’emprise de toutes sortes de squat. Dans la première ville du pays, de nombreuses épaves de voitures et d’engins sont abandonnées sur les voies publiques et dans les espaces urbanisés.
Ces tas de «ferrailles» qui prennent des allures d’objets non identifiés (OVNI) sont ancrés dans le décor des agglomérations parfois pendant plusieurs années sans que les autorités compétentes ne prennent les mesures appropriées pour les enlever. Les cas foisonnent.
Dans l’une des cités de la capitale, (Garidi relevant de la commune de Kouba), pour ne citer que celle-là et qui représente un cas édifiant de toutes les autres villes du pays, une carcasse de camion hors d’usage occupe une parcelle sur la voie publique depuis plus d’une dizaine d’années. Une situation qui a fait réagir les habitants des lieux, lesquels ont tenu a tiré la sonnette d’alarme. D’après les résidents, l’épave en état de délabrement avancé, se trouvant abandonnée devant un établissement scolaire, représente un danger manifeste pour les jeunes écoliers, mais aussi pour les jeunes enfants résidents du quartier qui en ont fait un lieu d’amusement, et ce, au mépris du danger.
A cet effet, plusieurs requêtes pour dégager l’engin abandonné ont été adressées à la municipalité mais qui restent à ce jour lettre morte, en dépit du bien-fondé de la démarche des habitants des lieux. «Nous avons même proposé d’enlever cette carcasse à nos propres frais afin de monnayer une autorisation de décharge, sans succès !» dira le collectif d’habitants.
Que dit la loi à ce sujet ? La loi considère les véhicules hors d’usage (VHU) comme des déchets dangereux pour l’environnement. Si les propriétaires ne récupèrent les VHU dans un délai court fixé par les autorités, les APC doivent agir en dernier ressort à la destruction de ces épaves.
Celles qui sont abandonnées depuis plusieurs années sont repérées et ramassées par les agents de la fourrière si le propriétaire ne donne aucun signe de vie. S’il y a nuisance visuelle pour le voisinage ou risque de pollution pour l’environnement, le président de l’Assemblée populaire communale (P/APC) peut faire appel aux agents communaux pour enlever les carcasses, accompagnés si nécessaire des forces de l’ordre, suivant la loi 83/03 relative à la protection de l’environnement qui a pour objet «la mise en œuvre d’une politique nationale de protection de l’environnement tendant à la protection, la restructuration et la valorisation des ressources naturelles : la prévention et la lutte contre toute forme de pollution et nuisance, l’amélioration du cadre de vie et de la qualité de la vie».
En tout état de cause, les marges de manœuvre existent. Qu’attendent les autorités locales pour les appliquer ?