Ils qualifient de dérisoire la dernière revalorisation de leurs pensions : Le cri de détresse des retraités

20/06/2022 mis à jour: 03:35
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Photo : B. Souhil

L’OSRA appelle le conseil d’administration de la CNR à revoir sa politique et ses prévisions concernant la revalorisation pour cette année, qui n’a toujours pas été communiquée alors qu’on est en juin 2022.

Le conseil national de l’Organisation syndicale des retraités algériens (Osra) a qualifié, hier, de «dérisoire» la revalorisation de la pension de retraite 2021-2022, alors que le pouvoir d’achat ne cesse de se dégrader. 

«Le conseil national de l’OSRA, après avoir constaté l’inefficacité de cette dernière mesure prise pour amortir la chute et la dégradation du pouvoir d’achat de larges couches de la société, et après avoir constaté son caractère et son impact futiles et dérisoires, tient d’abord à dénoncer celle-ci, qui ne couvre nullement ni l’inflation de l’année 2021-2022 et encore moins l’amortissement de la chute vertigineuse du pouvoir d’achat des retraités», a fustigé le syndicat dans un communiqué, publié à l’issue d’une réunion de son conseil national qui s’est déroulé, avant-hier à Alger, en présence des coordinateurs de 16 wilayas.

«Son application et sa période de calcul sont censée s’étaler sur deux ans, alors qu’elle ne couvre en réalité qu’une année et 8 mois, ce qui est anormal et ne correspond pas à l’esprit ni à la lettre de la loi de 1999, qui fixe une revalorisation des pensions de retraite de mai 2021 à avril 2022 et une autre de mai 2022 à avril 2023», a ajouté la même source. 

Selon le syndicalyste, cette revalorisation est «dérisoire et ne répond à aucun critère, vu l’inflation observée cette année».

«L’OSRA rappelle que les seules revalorisations acceptables qu’ont connues les retraité ont eu lieu avant 2013, pendant l’embellie financière liée au boom pétrolier. Aujourd’hui, l’OSRA appelle le conseil d’administration de la CNR à revoir sa politique et ses prévisions concernant la revalorisation pour cette année, qui n’a toujours pas été communiquée alors qu’on est en juin 2022. Veut-on outrepasser et violer la loi de 1999 ?» s’interroge-t-il, déplorant «le mépris manifeste» affiché par les responsables chargés de la gestion de ce dossier.

L’Organisation syndicale des retraités algériens appelle, «avec force et insistance, le président de la République afin d’instruire qui de droit pour corriger cette dérive et rétablir les principaux concernés dans leur droit».

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné, lors du Conseil des ministres, des instructions au gouvernement pour augmenter les pensions de retraite au titre des années 2021 et 2022.

Il s’agissait d’augmenter de 10% les pensions inférieures ou équivalentes à 15 000 DA, de 5% les pensions allant entre 15 000 à 20 000 DA, de 3% les pensions entre 20 000 à 43 000 DA, outre l’augmentation de 2% des pensions de plus de 43 000 DA. Sur un autre plan, le syndicat a déploré l’attitude du ministre du Travail, «qui a refusé de répondre au recours déposé par notre syndicat quant à son refus de nous délivrer notre récépissé et notre agrément de conformité».

«Les représentants de l’OSRA considèrent qu’ils sont dans leur droit et que le ministère, sans aucune raison légale valable, selon notre point de vue, ne justifie pas ce refus, poussant ainsi les membres fondateurs de l’OSRA à agir et à activer dans la clandestinité», lit-on dans le communiqué.

«Le conseil national a été ferme et a demandé de continuer la lutte avec ou sans agrément car, dit-il, il sait qu’il est dans son droit constitutionnel et syndical, de plus, il existe partout dans le monde des syndicats de retraités, et l’Algérie, pays de révolutionnaires, ne peut faire l’exception. Enfin pour terminer, des directives organisationnelles ont été données au bureau national pour corriger toutes les insuffisances constatées et prendre les mesures statutaires pour y remédier», a-t-il conclu. 

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