Il sera ciblé et concernera les classes vulnérables : Un nouveau système de subventions d’ici la fin de l’année

25/04/2022 mis à jour: 21:17
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Photo : D. R.

Cette commission regroupera des représentants de «l’Assemblée populaire nationale (APN), du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques, qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisée».

La levée des subventions sur les produits de première nécessité est en marche. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, samedi soir, la constitution, vers fin mai prochain, d’une commission nationale chargée de la révision des subventions publiques en vue de passer, selon ses termes,  de subventions généralisées vers des subventions orientées aux «véritables bénéficiaires», et ce, avec l’association de l’ensemble des parties prenantes.

Cette commission regroupera des représentants de «l’Assemblée populaire nationale (APN), du Conseil de la nation, des syndicats, des partis politiques  qui émettront leurs avis sur cette question de manière organisée», a affirmé le président Tebboune, qui s’exprimait lors de sa rencontre périodique avec des représentants de la presse.

Annonçant la «levée, d’ici la fin de l’année, des subventions sur certains produits dans le cadre d’un mécanisme national», le chef de l’Etat a assuré que le gouvernement ne prendra aucune décision de manière unilatérale.

Il a souligné, à cet égard, que les dépenses budgétaires feront l’objet d’une «révision structurelle», affirmant que «les subventions au profit des classes vulnérables et moyennes étaient irréversibles, en ce sens qu’elles présentent l’un des principes de l’Algérie indépendante, consacré dans la déclaration du 1er Novembre».  «Il s’agit seulement d’orienter les subventions au profit des véritables bénéficiaires», a souligné le président de la République, tentant ainsi de se montrer rassurant.

Il est à rappeler que l’article portant révision de la politique de subventions publiques figure dans la loi de finances 2022. La mesure annoncée avait suscité les craintes des Algériens qui perçoivent la fin de cette politique sociale  comme une nouvelle détérioration du pouvoir d’achat, dont l’application constituerait un nouveau coup dur pour des ménages déjà fortement éprouvés par les poussées inflationnistes.

Il est à s’interroger, par ailleurs, sur les détails du dispositif compensatoire, annoncé par le Président, constituant un véritable défi technique pour les autorités. L’on ignore encore comment seront calculées et attribuées les  compensations.

Les produits de base fortement subventionnés par l’état

Le fait est que les produits et services de base (pain, semoule, sucre, huile, eau, électricité, gaz, transports…)  sont fortement subventionnés par l’Etat depuis la loi finance du 31 décembre 1990. Ces aides devaient permettre un passage en douceur de l’économie planifiée et son système de contrôle des prix à l’économie de marché dans les années 1990.

«Le montant des transferts sociaux oscille entre 12 et 14 milliards de dollars par an. Ce chiffre doit être revu à la baisse, d’une manière ou d’une autre, sans pour autant attenter aux pauvres et aux indigents dans notre pays», avait expliqué, en septembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune.

Concernant les prix des produits subventionnés, l’instauration d’un «dispositif en vue de fixer les indemnités destinées au profit des familles habilitées au transfert monétaire direct» est également prévu par le texte. De leur côté, nombre d’économistes ont plaidé, depuis des années, pour la fin des subventions qui engloutissent, à leurs yeux, des milliards chaque année, estimant qu’il s’agit d’une aide socialement dangereuse.

Abdelmadjid Tebboune s’est néanmoins engagé à mener une politique visant le soutien des classes vulnérables, ainsi que les différents dispositifs économiques tendant à assurer les produits de consommation de base et à lutter contre la spéculation. 

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