Coup de théâtre. Le président démissionnaire de la Fédération algérienne de football (FAF) est revenu sur sa décision de quitter ses fonctions.
Hier, alors que tout le monde attendait la passation de consignes entre Charaf Eddine Amara, qui avait annoncé sa démission jeudi dernier, et son successeur à titre intérimaire, Mohamed Maouche, le désormais ex-président démissionnaire est revenu sur sa décision et a annoncé qu’il renonçait à quitter ses fonctions et qu’il reprend sa mission jusqu’à la tenue de la prochaine Assemblée générale ordinaire (AGO), où il annoncera son retrait officiel et définitif du poste de président de la Fédération conformément à l’article 39.7 des statuts de la FAF, qui précise qu’«en cas de vacance du poste de président, ses obligations officielles sont exercées par le vice-président disponible et à défaut par le membre du Bureau fédéral le plus âgé, jusqu’à la prochaine Assemblée générale ordinaire qui entérine. Dans le cas contraire, elle convoque une Assemblée générale élective conformément aux présents statuts».
Le revirement opéré par Charaf Eddine Amara se justifierait par l’article indiqué qui vient à point nommé rétablir une situation qui allait déboucher sur un grave dérapage de la part de ceux qui se sont rapidement projetés sur l’après-Amara.
La volte-face, on peut aussi l’appeler ainsi, de Charaf Eddine Amara, pourrait avoir pour origine la peur du vide qu’elle entraînerait. S’il y a une chose sur laquelle tout le monde est d’accord, c’est que le contrordre est venu de la même partie qui a ordonné son départ. Rien ni personne ne peut lui interdire de reprendre ses fonctions de président jusqu’à la tenue de la prochaine Assemblée générale ordinaire de la FAF.
Ceux qui ont désigné Mohamed Maouche, comme président intérimaire pour au moins 60 jours, n’ont pas respecté les modalités de la succession. En effet, l’article 17 du décret exécutif 14-330 du 27 novembre 2014 indique qu’«en cas de démission ou de vacance du poste de président de la fédération sportive nationale, le Bureau fédéral doit se réunir en session extraordinaire dans les 15 jours qui suivent pour constater la vacance et désigner un président par intérim parmi les vice-présidents, par ordre de préséance, chargé de gérer transitoirement les affaires de la fédération.
Le président par intérim doit convoquer dans un délai de 60 jours une Assemblée générale extraordinaire à l’effet d’élire un nouveau président pour la durée restante du mandat dans les conditions fixées par les règlements en vigueur et après saisine du ministre chargé des Sports». Le dernier passage est important. Dans l’étape indiquée, le MJS sera associé à toutes les décisions.
Ceux qui se sont précipités pour désigner un intérimaire sans tenir compte de l’article 17 du décret 14-330 ont commis une faute. Tout va se retourner contre eux.
Charaf Eddine Amara a de fortes chances de ne pas quitter la Fédération sans ses compagnons du Bureau fédéral inscrits sur sa liste de candidat au poste de président de la FAF. Affaire à suivre.