Les économies en développement doivent saisir les opportunités du commerce numérique et à relever les défis qui y sont liés, a indiqué un récent rapport que l’OMC vient de publier en coopération avec le Fonds monétaire international (FMI), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et la Banque mondiale.
Intitulé «Commerce numérique au service du développement», le rapport qui met également l’accent sur le rôle central de la coopération internationale dans le domaine, estime que le commerce numérique, «qui englobe tous les échanges commandés et/ou livrés numériquement est en train de changer radicalement l’économie mondiale».
En effet, l’une des tendances les plus frappantes de l’ère numérique est la croissance rapide des services fournis par voie numérique, dont la valeur a presque quadruplé depuis 2005, dépassant largement la croissance des exportations de biens et d’autres services, ajoute la même source. En 2022, les services fournis par voie numérique représentaient 54% du total des exportations de services.
«Cette poussée crée de nouvelles opportunités pour divers acteurs du marché mondial, y compris les micros, petites et moyennes entreprises (MPME)», estiment les rédacteurs du rapport. Des opportunités différemment saisies puisque les économies développées restent les principaux exportateurs de services numériques. Le rapport estime que dans les économies en développement, y compris en Afrique, l’on en exporte de plus en plus de ces services, contrairement aux pays les moins avancés (PMA) qui continuent de connaître une croissance plus lente des exportations de services numériques.
Ne s’arrêtant pas au constat, le rapport de ces organisations internationales a mis l’accent sur l’importance de l’accès à une infrastructure numérique «rapide, abordable et fiable», ainsi que l’accès à la formation aux compétences nécessaires à l’utilisation des technologies numériques. Deux facteurs jugés essentiels pour permettre aux économies de s’engager dans le commerce numérique et d’en tirer profit. Certes, des progrès significatifs ont été accomplis dans l’amélioration de l’accès à l’Internet, avec environ 67% de la population mondiale – soit environ 5,4 milliards de personnes – ayant actuellement accès à internet.
Cependant, un tiers de la population mondiale, principalement dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, n’est toujours pas connecté, a-t-on tenu à souligner. Les rédacteurs du rapport estiment que la politique commerciale peut contribuer à la mise en place d’une infrastructure numérique plus rapide, plus rentable et plus dynamique, et ce, «en s’attaquant aux droits de douane élevés sur les importations d’équipements de technologie de l’information et de la communication (TIC), aux politiques d’importation restrictives et à la concurrence limitée dans les services de télécommunications».
Par ailleurs, les gouvernements sont appelés à jouer un rôle essentiel en veillant à ce que l’environnement réglementaire et politique du commerce numérique soit «prévisible et interopérable». Ils peuvent, à titre illustratif, «faciliter les transactions à distance, renforcer la confiance dans les marchés numériques, promouvoir un accès Internet abordable et établir une approche équilibrée de la réglementation des flux de données». Des garanties appropriées pour le commerce numérique doivent également être mises en place en garantissant la confidentialité des données, la protection des consommateurs et la cybersécurité.