Il ne dispose que de 13 mois pour les concrétiser : Les nombreux chantiers qui attendent Nadir Larbaoui

13/11/2023 mis à jour: 07:47
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La nomination de nadir Larbaoui à la tête du gouvernement suscite beaucoup d’attentes

Quelle mission pour le nouveau Premier ministre ? C’est la question que se sont posés de nombreux observateurs de la scène nationale après le changement surprise effectué, samedi, par le chef de l’Etat à la tête du gouvernement, avec la nomination de Nadir Larbaoui en remplacement de Aïmene Benabderrahmane, remercié. 
 

La réponse a été donnée, en partie, par le concerné dans sa première déclaration à l’issue de la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur. Tout en «exprimant sa reconnaissance» au chef de l’Etat, «pour la confiance placée en lui», le nouveau locataire du Palais du gouvernement affiche «sa détermination et sa volonté d’œuvrer pour la mise en œuvre du programme ambitieux du président de la République». Pour ce faire, Nadir Larbaoui doit d’ores et déjà préparer sa feuille de route. 

Conformément à l’article 106 de la Constitution, le Premier ministre «soumet le plan d’action du gouvernement à l’approbation de l’Assemblée populaire nationale (APN). Celle-ci ouvre à cet effet un débat général». Mais auparavant, il doit préparer un staff qui l’accompagnera dans cette mission. 

Certes le communiqué de la présidence de la République annonçant le changement à la tête du gouvernement ne le précise pas, mais la Constitution l’oblige à former un nouveau gouvernement. «S’il résulte des élections législatives une majorité présidentielle, le président de la République nomme un Premier ministre et le charge de lui proposer un gouvernement et d’élaborer un plan d’action pour la mise en œuvre du programme présidentiel qu’il présente au Conseil des ministres», stipule également l’article 105 de la Loi fondamentale du pays. 
Outre ces formalités, Nadir Larbaoui devra définir ses priorités et les chantiers devant être parachevés avant le rendez-vous présidentiel, prévu en décembre 2024. 

Front social et pouvoir d’achat

Le temps est court, et le Premier ministre a véritablement du pain sur la planche. Le nouveau responsable du gouvernement est attendu, en effet, sur plusieurs fronts. Le dossier le plus pressant est celui concernant le pouvoir d’achat en berne depuis des mois. 

Sur ce plan, le gouvernement est appelé à réfléchir à une solution à même de réduire le taux d’inflation qui a atteint, selon des statistiques officielles, le niveau élevé de 9,7%. En tout cas, les Algériens ressentent la cherté de la vie en allant au marché ou à l’épicerie du coin. Presque aucun produit de consommation n’est épargné par la forte et constante hausse des prix, qui a réduit à néant l’effet des augmentations de salaires décidées récemment. 

Le nouvel Exécutif devrait proposer des mesures devant permettre une amélioration de la situation et une régulation durable du marché. 

L’autre dossier brûlant qui attend le gouvernement est intimement lié au premier, à savoir la relance économique, l’encouragement de l’investissement et le développement des entreprises en vue de créer de la richesse et des emplois. Il y a quelques semaines, des chefs d’entreprise ont exprimé publiquement leur désarroi face aux multiples contraintes auxquelles ils font face sur le terrain. 

Des problèmes qui compliquent, selon eux, le redressement de leurs entreprises, fortement fragilisées par la longue crise sanitaire, induite par la propagation de la Covid-19, mais aussi par de nombreuses contraintes. 

La numérisation : c’est lent ! 

Nadir Larbaoui, qui doit être au courant de tous les dossiers, lui qui était directeur de cabinet de la Présidence pendant près de huit mois, est aussi appelé à accélérer le chantier de la numérisation, qui tient à cœur à Abdelmadjid Tebboune. Mais sur le terrain, ce dernier avance au ralenti et la bureaucratie résiste encore au changement. A une année de la présidentielle, le gouvernement Larbaoui devra également mettre en place un climat politique serein. 

L’ouverture du champ politique et médiatique est une demande incessante de l’opposition, qui dénonce «la désertification de la scène politique du pays». Cette question a même fait l’objet de critiques de la part du rapporteur spécial de l’ONU sur les libertés d’association et de réunion, qui a visité l’Algérie en septembre dernier. 
 

En prévision de la présentation de son rapport en juin 2024, l’expert onusien a émis des recommandations et demandé aux autorités de prendre des mesures en vue d’amélioration la situation dans ce domaine. Les chantiers sont effectivement nombreux. Nadir Larbaoui le sait certainement mieux que quiconque.

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