Le bilan des massacres de l’Etat hébreu est, selon le ministère palestinien de la Santé, de 35 233 martyrs et 79 141 blessés, depuis le 7 octobre 2023. Provisoire, ce bilan risque de s’alourdir encore, d’autant que l’occupant prépare une offensive terrestre dans la ville de Rafah.
Plus de 500 000 réfugiés chassés de la ville de Rafah, plus de 35000 morts et des milliers de blessés… Ces données venant de la bande encerclée de Ghaza, toujours sous les bombardements, rappellent encore la triste Nakba (catastrophe) de 1948. 76 ans après l’occupation de la Palestine et l’exclusion de ses habitants, l’occupant israélien réédite l’histoire avec plus de sauvagerie.
En effet, au huitième mois de sa nouvelle agression contre la bande de Ghaza, l’occupant resserre davantage sur la population civile, notamment à Rafah, à coups de bombardements aveugles et de privation des moindres moyens de survie. Selon les agences de presse, au moins 60 civils palestiniens ont trouvé la mort et 80 autres ont été blessés lors de 6 opérations de l’armée de l’occupation israélienne ciblant des familles palestiniennes dans la bande de Ghaza, durant les journées de mardi et mercredi derniers.
Ces nouvelles victimes alourdissent encontre le bilan des massacres de l’Etat hébreu qui est, selon le ministère palestinien de la Santé, de 35 233 martyrs et 79 141 blessés, depuis le 7 octobre 2023.
Provisoire, ce bilan risque de s’alourdir encore, d’autant que l’occupant, qui prépare une offensive terrestre dans la ville de Rafah, intensifie ses frappes aériennes et ses bombardements à l’artillerie à Rafah, à Jabalia (nord), dans le quartier de Zeitoun et dans le sud de la ville septentrionale de Ghaza. La branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a confirmé des affrontements avec les forces israéliennes dans le camp de Jabalia.
Encore des milliards de dollars d’armes américaines
Devant cette situation et malgré les appels de l’ONU et de la communauté internationale, les Etats-Unis d’Amérique s’apprêtent à fournir encore des armes à Israël. L’exécutif américain a notifié, mardi dernier, le Congrès qu’il allait procéder à une livraison d’armes à Israël pour environ un milliard de dollars. Selon l’AFP qui cite des sources proches du dossier, le Congrès doit encore approuver cette livraison d’armes, alors que le président Joe Biden avait menacé, il y a une semaine, de limiter l’aide militaire américaine à son allié sur fond d’inquiétude d’une vaste offensive à Rafah.
Si elle est confirmée, cette «aide» américaine sera, on ne peut plus clair, «un soutien à l’épuration ethnique dans la bande de Ghaza et dans la ville de Rafah déjà évacuée, selon le premier ministre israélien lui-même, par 500 000 réfugiés contraints de fuir les lieux.» «Ces derniers jours, plus de 150 000 Palestiniens ont été déplacés de force de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, tandis qu’Israël intensifie ses opérations terrestres et aériennes dans cette zone, mettant en péril des milliers de vies et bloquant l’accès à une aide humanitaire cruciale.
La plupart des personnes ayant fui ont déjà été déplacées à plusieurs reprises, en raison de l’assaut implacable mené par Israël contre la bande de Ghaza depuis sept mois», déplore l’ONG Amnesty International, dans un communiqué.
Et d’ajouter : «Le déni du droit au retour des Palestiniens par Israël depuis des décennies est l’une des causes profondes du conflit, et l’escalade de la violence au cours des sept derniers mois montre qu’il ne faut plus l’ignorer. Une solution durable et juste à ce conflit doit respecter les droits humains, notamment le droit au retour des Palestiniens et garantir la justice et des réparations pour les victimes de violations du droit international».
La mise en garde de l’UE
Selon l’ONG, «la communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher de nouveaux transferts forcés de Palestiniens et mettre un terme à la situation de déplacement permanent de tous les Palestiniens, en permettant le plein exercice de leur droit au retour». «Un cessez-le-feu immédiat et durable doit également être instauré par toutes les parties à Ghaza», enchaîne la même source.
Pour sa part, l’Union européenne exhorte également Israël à «cesser immédiatement» son opération militaire à Rafah, sous peine de «mettre à rude épreuve sa relation avec l’UE».
«L’Union européenne exhorte Israël à cesser immédiatement son opération militaire à Rafah sachant que la poursuite mettrait inévitablement à rude épreuve la relation de l’UE avec Israël», met en garde le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans un communiqué rendu public, hier. Dans ce sens, l’UE appelle aussi Israël à «s’abstenir d’aggraver encore la situation humanitaire déjà désastreuse à Gaza» et à «rouvrir» le point de passage de Rafah.
Toujours concernant la situation sur le terrain, une responsable de l’ONU affirme que «toute aide humanitaire pourrait s’arrêter dans quelques jours», en raison de la pénurie de carburant due à la fermeture des points de passage à Ghaza, soumise à une guerre génocidaire depuis le 7 octobre 2023.
«Tout fonctionne au carburant, et à moins que la situation ne change, nous n’avons que 2 à 3 jours avant que toutes les opérations humanitaires ne s’arrêtent», a affirmé, mardi dernier, la porte-parole du bureau humanitaire des Nations unies à Ghaza, Olga Cherevko, citée par des médias.
La responsable de l’ONU souligne que beaucoup de ceux qui fuient Rafah se dirigent vers les régions d’Al-Mawasi et de Khan Younès, ainsi que vers le centre de Ghaza.
Selon elle, les endroits où vivent les Palestiniens et où ils doivent se rendre «sont si terribles, ne disposant pas d’installations sanitaires, ni de nourriture, ni d’abri». «Ces personnes ont été déplacées six, sept, huit fois, voire plus, et elles s’enfuient à nouveau en quête de sécurité», dénonce-t-elle, estimant «qu’il n’y a aucun endroit sûr à Ghaza».