Très discret, Aïmene Benabderrahmane doit, entre autres, sa longévité à la tête du gouvernement à sa grande maîtrise des dossiers économiques et de tout ce qui est relatif à la finance et à la fiscalité.
Le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane sort renforcé du dernier remaniement qui a touché douze portefeuilles ministériels. Ayant fait l’objet de critiques et attaques sur les réseaux sociaux et même donné pour partant par certains médias, ce technocrate, qui a fait le gros de sa carrière dans le secteur financier, conserve son poste à la tête d’un gouvernement qui a subi quatre remaniements en l’espace d’une année et demie.
Son maintien à la tête d’un Exécutif profondément remanié confirme qu’il garde toujours la confiance du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
La reconduction de M. Benabderrahmane comme Premier ministre sonne aussi comme un démenti de toutes les rumeurs sur une prétendue mésentente entre lui et le chef de l’Etat. Bien au contraire.
Le courant semble bien passer entre les deux hommes. Très discret, Aïmene Benabderrahmane doit, entre autres, sa longévité à la tête du gouvernement à sa grande maîtrise des dossiers économiques en général et de tout ce qui est relatif à la finance et à la fiscalité en particulier.
Né le 30 août 1966 à Alger, Aïmene Benabderrahmane a fait son entrée au sein de l’Exécutif comme ministre des Finances lors du remaniement ministériel du 23 juin 2020, le troisième du gouvernement Abdelaziz Djerad.
Méconnu du grand public, bien qu’il soit Gouverneur de la Banque d’Algérie depuis novembre 2019, M. Benabderrahmane ne semblait pas être prédestiné à occuper des postes supérieurs. Il ne doit son ascension qu’à ses qualités professionnelles. Son profil foncièrement orienté vers l’économie est parfaitement adapté à la conjoncture actuellement, où le président de la République fait du développement économique son cheval de bataille.
En effet, à son arrivée à la tête de l’Etat, le président Tebboune a commencé par mettre en œuvre ses 54 engagements. Le premier volet était celui relatif aux réformes politiques actées par une révision constitutionnelle et des élections législatives et locales anticipées.
Une fois les réformes politiques réalisées, le M. Tebboune a décidé de mettre le paquet sur les questions économiques.
Sa priorité était de redresser l’économie nationale à travers la protection de la production nationale et l’encouragement des investissements productifs à forte plus-value pour diversifier les exportations.
Pour ce faire, il fallait donc apporter des réajustements à la tête du gouvernement et miser sur des profils adaptés aux exigences de la relance économique et des objectifs fixés à l’Exécutif en la matière. C’est d’ailleurs dans ce contexte-là que le chef de l’Etat a opéré un changement à la tête du gouvernement en nommant Aïmene Benabderrahmane Premier-ministre en remplacement d’Abdelaziz Djerad.
Une nomination qui est intervenue juste après les élections législatives du 12 juin 2021 et qui marquait la nouvelle orientation du gouvernement, appelé à accélérer les réformes économiques et à améliorer le climat des affaires à travers un nouveau code des investissements et d’autres mesures visant à lutter contre la bureaucratie.
Aujourd’hui encore, bien que mécontent quant à la performance de certains membres du gouvernement qu’il a d’ailleurs changés, le président de la République renouvelle sa confiance au Premier ministre.
Ainsi, avec les changements opérés, Aïmene Benabderrahmane doit redoubler d’efforts pour insuffler une nouvelle dynamique à l’action gouvernementale dans le but d’atteindre rapidement les objetifs tracés par le chef de l’Etat, en termes de réformes et de développement économique.