La wilaya d’Annaba a honoré, jeudi, plusieurs veuves de chouhada et moudjahidine. Parmi ces derniers, Dlih Ahmed, connu sous le nom de Abdelhamid. Son nom résonne avec force dans les pages de l’histoire de la Révolution algérienne, bien qu’il soit resté injustement méconnu de la famille révolutionnaire de la wilaya d’Annaba.
Né le 31 janvier 1933 à Oued Zenati, dans l’ex-département de Constantine, il a consacré sa jeunesse et sa vie à la lutte pour l’indépendance de l’Algérie, gravissant les échelons pour devenir l’un des hauts cadres de la Révolution. Dlih Ahmed a rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) le 20 octobre 1955, dans la zone de Souk Ahras.
A une époque où le pays était plongé dans les ténèbres de la colonisation, son engagement a symbolisé la volonté de résistance et de liberté. Dès ses débuts, il s’est illustré par son courage et son dévouement sans faille. En juillet 1956, il a été affecté à la Base PLI de Tripoli, où il a assumé le rôle de secrétaire général, supervisant les opérations de trafic d’armement en faveur de la cause nationale.
Sa capacité à organiser et gérer des tâches complexes témoigne de ses talents de stratège et de gestionnaire. A partir de juillet 1957, il a rejoint les frontières Est, exerçant comme chef intendant militaire, un poste-clé où il a veillé à la logistique et aux approvisionnements des unités combattantes jusqu’en août 1958. Cette fonction, exigeant rigueur et discipline, a été marquée par son efficacité et sa détermination à soutenir les efforts de la Révolution sur le terrain.
Son ascension rapide au sein de la hiérarchie militaire l’a conduit à prendre la responsabilité de la sécurité militaire du secteur frontalier 2 jusqu’à la fin de 1959. En janvier 1960, il a été chargé de la direction générale de la sécurité et de la discipline militaires de la zone frontalière Est. Membre du commandement frontalier, il a su instaurer une discipline rigoureuse et veiller à la sécurité des zones stratégiques, contribuant ainsi à la stabilité et à la continuité des opérations militaires.
En janvier 1961, Dlih Ahmed a été muté au commandement opérationnel de la zone Sud en tant qu’officier d’approvisionnement général, poste qu’il a occupé jusqu’à la veille du cessez-le-feu, le 19 mars 1962. Sa gestion impeccable des ressources a permis de maintenir les troupes approvisionnées, malgré les défis logistiques d’un territoire en guerre. Rappelé par l’état-major général après la fin des combats, il a poursuivi son service jusqu’à sa mise en disponibilité dans le cadre de la reconversion de l’armée, le 6 octobre 1962.
Tout au long de sa carrière militaire, Abdelhamid s’est distingué par sa bonne conduite, son sérieux, son dévouement et un sens aigu des responsabilités. Ses efforts incessants ont marqué l’histoire de la lutte pour la libération, et pourtant, son nom est resté souvent ignoré des commémorations et des hommages. Dlih Ahmed dit Abdelhamid est l’incarnation du dévouement à la patrie.
Alors que de nombreux vétérans de la guerre d’indépendance ont reçu des honneurs et des reconnaissances bien mérités, Abdelhamid n’a jamais été célébré comme il se doit par la famille révolutionnaire de la wilaya d’Annaba. Aujourd’hui, il est crucial de rendre hommage à ce grand moudjahid, dont les sacrifices et le travail inlassable ont contribué à forger l’Algérie indépendante.
Son parcours exemplaire est une source d’inspiration et un rappel puissant de l’importance de la mémoire historique. «En célébrant la vie et les actions de héros comme Abdelhamid, nous honorons non seulement leur courage, mais nous préservons aussi l’héritage de la lutte pour la liberté et la dignité du peuple algérien», a estimé avec beaucoup d’émotion, le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui.