Le chef de l’Etat a mis, hier lors du Conseil des ministres, l’accent sur la préservation des «acquis de l’autonomie financière de l’Algérie» et sur «le non-recours à l’emprunt extérieur» dans l’élaboration du PLF.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, hier, une réunion du Conseil des ministres au cours de laquelle il a ordonné de consacrer un Conseil des ministres spécial pour débattre du projet de loi de finances 2024 avec toute la précision requise, a indiqué un communiqué du conseil.
Après présentation par le ministre des Finances du PLF-2024, le président Tebboune a donné instruction pour que le projet de loi prenne en compte toutes les décisions prises lors des réunions du Conseil des ministres, tant pour le volet social qu'économique, outre la préservation de la souveraineté du pays par le non-recours à l'endettement, a ajouté la même source.
Il a, dans ce sens, appelé à ce que les différents intervenants dans le processus d’élaboration du projet de loi des finances s’attellent à examiner avec «précision» les dispositions contenues dans ce texte.
Le chef de l’Etat a, en outre, mis l’accent sur la préservation des «acquis de l’autonomie financière de l’Algérie» et sur «le non-recours à l’emprunt extérieur» dans l’élaboration du PLF. Il a insisté, dans ce sillage, sur la nécessité de sauvegarder les «équilibres budgétaires» de l’Etat, tout en préservant le «pouvoir d’achat du citoyen», a précisé la même source.
Lors du Conseil des ministres, M. Tebboune a aussi ordonné l’exécution de projets revêtant un caractère stratégique afin de redynamiser l’économie, «à la lumière des bouleversements observés à l’international». Il y a lieu de rappeler que le ministre des Finances, Laaziz Faid, a indiqué, mardi dernier, que le projet de loi de finances pour l’exercice 2024 comptait plusieurs mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens.
Dans une déclaration à la presse, en marge d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à la présentation et au débat de la Déclaration de politique générale du gouvernement, M. Faid a fait état de «mesures visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens dans le projet de loi de finances pour l’exercice 2024». Selon lui, le texte comprend d’autres mesures pour le financement des projets publics d’investissement.
«Évolution positive des conditions macroéconomiques»
L’examen du PLF-2024 intervient quelques jours seulement après la présentation pour débat et adoption devant l’APN de la loi de finances rectificative de l’année 2023 (LFR).
Cette révision budgétaire intervient en raison d’une «évolution positive des conditions macroéconomiques et financières du pays enregistrées depuis l’adoption du texte de la loi de finances 2023 en décembre 2022», selon l’exposé des motifs. L’un des principaux éléments de cette révision budgétaire réside dans la révision à la hausse de 6% du volume d’hydrocarbures à exporter pour l’année 2023, soit 171,3 millions de tonnes équivalent pétrole, ce qui impacte favorablement les recettes attendues.
Pour les recettes, le projet de loi s’appuie sur les nouvelles projections de Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures, pour la période 2023-2027, ainsi que sur la révision à la hausse de la fiscalité pétrolière qui devrait rapporter 3856,3 milliards de dinars, contre 3289,5 milliards précédemment prévus dans la loi de finances 2023.
Du côté des dépenses, le projet vise à «préserver le pouvoir d’achat des citoyens», «développer les infrastructures de base» et «poursuivre les projets à moyen terme». Le texte prévoit une augmentation globale des dépenses publiques de 6,7% par rapport à ce qui était initialement prévu dans la loi de finances 2023, portant le total à 14 706,8 milliards de dinars.
La loi rectificative table sur une hausse des revenus exceptionnels de l’Etat, avec un montant estimé à 1410 milliards de dinars, dont 800 milliards de dinars engrangés par Sonatrach et 400 milliards de dinars de bénéfices pour la Banque d’Algérie.