A partir d’aujourd’hui, il est formellement interdit aux enfants et mineurs non accompagnés par leurs parents de circuler, après 19h, dans les rues de la commune, les cafés, les endroits de divertissement et les lieux publics».
C’est l’instruction inédite qu’a prise jeudi dernier Ali Rachedi le maire de la commune de Séraïdi après avoir écouté ses proches collaborateurs. Il l’a transmise à son secrétaire général et au chef de la brigade de la gendarmerie pour exécution.
Aux parents des mineurs, le P/APC a fait porter «toute la responsabilité» en cas de constat établi par les services de sécurité. Une première dans les annales des élus communaux dont les motivations sont «la dégradation des résultats scolaires des enfants des paliers primaire et moyen de la commune, la détérioration des biens au niveau des places publiques, la délinquance dont la consommation de drogues et psychotropes, le tapage nocturne et les tentatives d’émigration clandestine». Ali, le maire, est un jeune de 39 ans. Charismatique, il incarne et revendique la différence de ne pas être comme les autres édiles.
Dans sa commune, où le bleu azur domine les hauteurs de l’Edough et le beau village de Séraïdi, son profil atypique lui confère un éclairage différent de celui de ses prédécesseurs.
En 2021, en effet, personne ne l’avait vu venir notamment après le rejet de sa candidature par l’ANIE. «Cependant, la justice m’a rendu justice», s’enorgueillissait-il sur sa page Facebook.
Son élection aux locales du 27 novembre 2021 sous la casquette du Front El Mostakbel, suivie par son installation au siège de président de la commune de Séraïdi, lui ont conféré un parcours d’un maire pas comme les autres.
«Diriger c’est prendre des décisions, parfois lourdes de conséquences, mais heureusement que les miennes font parfois l’unanimité», affirme Ali Rachedi qui, selon lui, n’a pas échappé à cette règle qui peut aussi faire grincer des dents et engendrer des frustrations telles que lorsqu’il a sommé les éleveurs de bétail de Seraïdi de ne pas laisser errer leurs bêtes au centre-ville sous peine de les voir saisies et placées à la fourrière communale. «Depuis, même les chats ont peur de sortir», ironise-t-il.
Ses actions insolites sont allées jusqu’à narguer le P/APC de Annaba en allant œuvrer sur son territoire de compétence.
Constatant le manque de salubrité au niveau de la station de transport Annaba-Seraïdi, il a mobilisé son personnel de la voirie pour engager une opération de nettoyage au grand bonheur de ses administrés.
Depuis, Allaoui, comme aiment à le surnommer ses intimes, ne cesse d’étonner par ses actions, peu anodines, mais souvent constructives. «À mon arrivée à la tête de cette commune, il y avait 351 employés communaux, mais seuls 67 étaient actifs. Aujourd’hui, ils le sont tous. Contrairement aux onze autres communes, l’éclairage public est à 100% fonctionnel à Séraïdi. Je suis devenu d’un coup très populaire», s’exclame le 11e maire de l’ex-Bugeaud, lors d’une entrevue avec El Watan.
Les messages de soutien et d’admiration affluent de partout, d’ici et d’ailleurs. Il a même la cote chez les femmes engagées. Il en est ainsi du site féministe : «Algériennes» qui, sur son mur, a écrit : «Soutien indéfectible au maire de Seraïdi».