Il a dirigé la direction de la sécurité intérieure pendant plusieurs mois : Le général Bouazza condamné à 16 ans de réclusion criminelle

04/06/2023 mis à jour: 18:18
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Le général Wassini Bouazza - Photo : D. R.

Le procès en appel de l’ancien patron de la Sécurité intérieure, le général Wassini Bouazza, s’est terminé très tard jeudi dernier avec la confirmation de la peine de 16 ans de réclusion criminelle dont il a écopé en première instance. Ses coaccusés ont, quant à eux, bénéficié de réduction de peines.

Revenu après cassation et renvoi pour un deuxième examen par la cour d’appel militaire de Blida, le procès en appel de l’ancien patron de la Sécurité intérieure, le général Wassini Bouazza, s’est terminé très tard, jeudi dernier, après deux jours d’auditions et de plaidoiries.

Ainsi, la cour d’appel militaire a confirmé pour la seconde fois la peine de 16 ans de réclusion criminielle qu’elle a prononcée contre Wassini Bouazza et réduit les peines de ses quatre co-accusés. De ce fait, la condamnation des trois colonels Benaaza Sofiane, dit Skender, Aït Amara, dit Yacine, chef d’antenne d’Alger de la Sécurité intérieure, est passée de 15 ans de réclusion à 12 ans.

Celles du colonel Mustapha Lesnami, dit Lotfi, chef du service judiciaire, et du général Nabil Benazouz, ex-patron de la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), sont passées respectivement de 14 à 8 ans et de 10 à 8 ans.

En plus de «l’enrichissement illicite», «abus de fonction» et «trafic d’influence», Wassini Bouazza a été jugé pour «entrave au bon fonctionnement de la justice» et «infraction aux consignes militaires», les deux accusations pour lesquelles ses subordonnés ont été également poursuivis. Les cinq prévenus ont été reconnus coupables d’avoir «interféré» dans l’opération électorale présidentielle du 12 décembre 2019, au profit du candidat Azzedine Mihoubi, ex-secrétaire général par intérim du RND et ancien ministre de la Culture, au détriment des autres candidats.

Confirmées en appel, les peines initiales retenues contre eux étaient de 16 ans de réclusion contre Bouazza, 15 ans contre les colonels Yacine et Skender,14 ans contre le colonel Lotfi et 10 ans contre le général Nabil. A la suite d’un pourvoi en cassation, introduit aussi bien par la défense que par le parquet général qui réclamait la peine maximale de 20 ans de réclusion, la Cour suprême a cassé l’arrêt de la cour d’appel et renvoyé l’affaire devant la même juridiction autrement composée.

Pour la seconde fois, les accusés, qui cumulaient une carrière de pas moins de 30 ans dans les services de renseignement, ont eu à expliquer pourquoi ils ont «obéi» aux «ordres» de leur supérieur hiérarchique, alors Wassini Bouazza, qui, révèlent certains avocats constitués dans le dossier, s’est défendu en déclarant «avoir exécuté l’ordre du premier responsable de l’armée», le défunt chef d’état-major de l’ANP.

Les mêmes sources affirment que l’ex-patron de la Sécurité intérieure «a tout assumé et même défendu ses cadres en expliquant que la décision de ‘‘privilégier’’ un candidat par rapport à un autre ‘‘était celle du défunt chef de l’état-major mais elle n’a pas pu aboutir». Les mêmes propos ont été réitérés aussi bien par Bouazza que par ses co-accusés.

Il est à rappeler que Wassini Bouazza a déjà fait l’objet d’une condamnation définitive de 8 ans de réclusion, liée à une affaire de «détention illicite d’armes à feu et de munitions», «abus de fonction» et «non-respect des consignes militaires».

Il a également une affaire pendante relative au recours «aux mouches électroniques» et une autre en lien avec Guetmit Benouira, secrétaire particulier du défunt Gaïd Salah, extradé de la Turquie en 2021 et actuellement en détention pour de nombreux griefs, dont «la haute trahison» et «l’espionnage». 

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