Le projet de la bibliothèque d’Ighram, implanté à hauteur du centre urbain du chef-lieu de la commune, est toujours en chantier, une quinzaine d’années après son inscription. «Cet équipement public est inscrit depuis l’année 2006.
Les crédits nécessaires à son étude et à sa réalisation avaient été accordés dans le cadre du fonds de garantie et de solidarité entre les communes», nous apprend un membre de l’exécutif communal d’Ighram. Dix-sept ans plus tard, soit l’équivalent temporel de plus de trois mandats locaux, l’ouvrage en est au stade des gros œuvres. «Seule la carcasse de la bâtisse a été achevée.
Tous les autres corps d’état, comme la boiserie, l’électricité et la peinture sont en attente de financement», relève un élu à l’APC, informant que le chantier est à l’arrêt depuis une dizaine d’années. Selon ce responsable communal, une fiche technique élaborée par les services de l’APC fait ressortir un besoin de 30 millions de dinars de rallonge budgétaire pour achever les travaux restants. «Notre commune étant déficitaire, nous ne pouvons compter que sur une dotation spéciale, pour en finir avec ce sempiternel chantier. Les responsables de la wilaya ont affiché leur disposition à mobiliser les fonds nécessaires pour atteindre cet objectif», informe notre interlocuteur. Partagés entre scepticisme et espoir, les jeunes de cette commune déshéritée caressent le vœu de voir cette structure mise rapidement à leur disposition. «Quand la culture et les dérivatifs sains reculent, les fléaux sociaux progressent.
Nos responsables ne semblent pas avoir suffisamment pris conscience de cette réalité. Sinon pourquoi gérer avec une telle approximation un projet aussi vital pour l’épanouissement de la jeunesse», déplore un jeune universitaire du village Irsen. «Nos enfants sont sevrés de culture et exposés à tous les vices. Il est grand temps de les réconcilier avec la culture en leur offrant les espaces et les moyens nécessaires», renchérit un autre citoyen d’Ighram, enseignant de son état.