Hommage / Salim Mesbah. Ancien journaliste et chef du bureau d’El Watan à Constantine : Vingt-trois ans déjà

24/07/2024 mis à jour: 04:12
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Il y a vingt-trois ans, le samedi 16 juin 2001, Abdeslem Mesbah, dit Salim, ancien journaliste et chef du bureau d’El Watan à Constantine, avait tiré sa révérence. «Salim représentait la respectabilité d’un vétéran de la plume, homme de bien, ayant un sens élevé du devoir.

 Il n’a jamais cessé de rendre hommage à l’information véritable institution, et représente à beaucoup d’égards l’expression très particulière du professionnalisme de la presse d’opinion», a révélé à El Watan son frère Mohamed El Hadi. «Salim était plus qu’un frère pour moi. Il était un père. Sa modestie exceptionnelle était beaucoup plus une façon de s’affirmer en tant qu’être humain libre de ses actes dans l’existence, sans dépendre d’autrui. C’était une discipline de l’âme, une expression de la vie et un chemin vers la perfection. Le style de Salim était très réservé à maints égards, mais derrière la façade autobiographique et le masque objectif, il obéissait à l’honnêteté et à la raison», a-t-il ajouté. 

Né le 27 octobre 1945 dans le quartier de Saint-Jean (actuel Mohamed Belouizdad) à Constantine dans une famille modeste de quatre enfants, Salim Mesbah avait perdu son père à l’âge de 11 ans. Il avait fréquenté l’ex-école Victor Hugo, de la rue Bouderbala (ex-Petit), transformée aujourd’hui en siège pour la direction des affaires religieuses, avant de rejoindre l’ex-Collège Moderne (aujourd’hui lycée Youghourta). Il n’avait pas encore 17 ans quand il avait commencé à travailler en juillet 1962 comme standardiste aux PTT de Constantine.

 C’est sa rencontre à Constantine avec un journaliste d’El Moudjahid, nommé Abou Djamel, qui sera déterminante dans son choix de faire une carrière dans le journalisme, selon le témoignage de son frère Mohamed El Hadi. Il avait fait ses débuts le 22 juillet 1963 comme journaliste au quotidien Ennasr, qui était francophone à l’époque avant son arabisation en 1972. Le journal qui avait pour siège les locaux de l’ancienne Dépêche de Constantine à l’ex-Rue Nationale (actuelle Larbi Ben M’hidi), avait pour directeur à l’époque Mahmoud Tlemçani, et pour rédacteur en chef Mohamed El Hadi Benazzouz. 

Salim Mesbah avait été également chef du bureau régional de l’APS à Constantine, qu’il quittera pour l’ENMTP (ex-Sonacome) d’Aïn S’mara où il avait occupé le poste de chargé des relations extérieures, avant un retour à la presse au quotidien El Moudjahid, pour entamer par la suite une longue aventure à l’hebdomadaire sportif El Hadef, qu’il quittera pour le quotidien Alger républicain pour lequel il a travaillé pendant deux années. Son dernier poste avait été celui de chef du bureau d’El Watan à Constantine qu’il avait occupé de 1993 à 1999, suivi d’un bref passage au Soir d’Algérie, avant que la maladie ne l’emporte en ce mois de juin 2001. 


La grande épopée d’El Hadef

Salim Mesbah faisait partie de la formidable équipe qui avait fait la grande épopée de l’hebdomadaire sportif El Hadef entre les années 1970 et 1990. Elle comptait comme plumes Boubekeur Hamidechi, Mustapha Manceri, Aziz Rahmani, Mustapha Bouchetib, Mohamed Kammas, Kamel Benmohamed, Djamel Azzag, Mohamed Larbi Abboud, Hamid Bellagha, Abdelhamid Ali Bouacida, Kamel Allouache, ainsi que Adjal El Houari du bureau d’Oran et Sid-Ali Azzoug du bureau d’Alger. Ceci sans oublier ceux qui ont marqué leur passage au journal, à l’exemple de Zoubir Souici, Maamar Ferah, Ahmed Benslama, Ahmed Boussaïd, Makhloufi Laziz, Hocine Tafer, Mohamed Aggabou, Mohamed Houmor, Abdesslem Massib et Hichem Benahmed. Tout au long de sa longue carrière, Salim Mesbah avait couvert d’innombrables événements sportifs continentaux et mondiaux. Tous ceux qui l’ont côtoyé reconnaissaient en lui ses qualités d’homme de culture, ayant laissé une empreinte indélébile dans l’histoire de la presse en Algérie. 

Lui qui avait appris et fait aimer le journalisme à la jeune génération de l’époque. Son ancien collègue à l’hebdomadaire sportif El Hadef, Mohamed Ghernaout lui a rendu un vibrant témoignage dans un article publié sur sa page Facebook. «Il a une plume toujours disponible pour la promotion du sport en Algérie. Il a bercé près de deux générations d’Algériens. C’était une mémoire, une icône et une encyclopédie sportive, un personnage passionné de son métier. Les mots me manquent pour faire l’éloge de cet homme modeste et honnête. 

Et c’est avec beaucoup de respect et d’admiration que je tiens à saluer la haute qualité du savoir-faire de ce journaliste que j’ai eu le plaisir de côtoyer durant près d’une décennie quand j’étais secrétaire de rédaction de l’hebdomadaire sportif El Hadef de Constantine, où l’on a même partagé la responsabilité du journal durant l’été 1988. Lui comme rédacteur en chef et moi en tant que rédacteur en chef technique. C’était un plaisir de travailler avec ce monument de la presse écrite», a-t-il noté. Salim forçait le respect de tous ses collègues de l’époque. 

Son ancien compagnon de route à Ennasr puis à El Hadef, Boubekeur Hamidechi, doyen de la presse algérienne, avait dit de lui : «Arpenteur des lieux de l’épopée sportive, il fut un témoin précieux, dont la plume, tout en réinventant l’épique, savait être critique.»                                                 

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