Hommage au moudjahid Hadj Larbi Mohand Arezki à Azazga : Un baroudeur hors pair

20/11/2024 mis à jour: 15:20
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Si Mohand Arezki Bouhmil a été honoré lors d’une rencontre conviviale

Ils étaient tous là. Les membres de sa famille, ses amis, d’anciens maquisards, des fils de chouhada, des représentants des autorités... L’occasion est de rendre un vibrant hommage à un moudjahid de la commune de Yakourene. 

Il s’agit de hadj Larbi Mohand Arezki, âgé de 93 ans, connu sous le nom de guerre de Si Mohand Arezki Bouhmil, qui a été honoré lors d’une rencontre organisée, la semaine dernière, à la salle des fêtes Ouzaid de la ville d’Azazga. C’était un grand rendez-vous avec l’histoire de la Révolution puisque parmi les présents, nombreux sont ceux qui ont apporté des témoignages poignants sur les durs moments de guerre vécus par la population de la région pour tenir tête au colonialisme français. 

Les intervenants, tout en revisitant le parcours de Si Mohand Arezki Bouhmil, ont également mis l’accent sur l’acharnement de l’armée française sur la région, notamment durant l’opération «L’Oiseau bleu». Les maquis de Tamgout et d’Agouni Ouzidhoudh, dans le versant est et nord-est de la wilaya de Tizi Ouzou, ont été pris pour cible par le colonisateur, surtout après l’échec du plan de Robert Lacoste, déjoué par les maquisards de la région, qui ont mené des opérations contre l’armée française en réussissant à récupérer un lot important d’armes. 

Ainsi, parmi les vaillants moudjahidine qui ont pris le maquis pour libérer le pays du joug colonial figure Mohand Arezki Hadj Larbi, comme l’a bien souligné Chabane Hamcha, directeur du musée régional du moudjahid de Tizi Ouzou, qui a été associé à l’organisation de cet hommage. «On ne doit pas oublier le sacrifice de ces hommes pour que l’Algérie soit indépendante. en 1954, le peuple s’est soulevé, comme un seul homme, pour une cause nationale, la libération du pays du colonialisme français, aujourd’hui, il célèbre le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération aussi dans l’union», a-t-il déclaré. D’anciens maquisards ont également apporté des témoignages sur le parcours de Mohand Arezki Bouhmil. 
 

«13 balles dans le corps…» 

Mohand Arezki Chaïb a, pour sa part, parlé des qualités de ce moudjahid qui est doté, a-t-il affirmé, d’un courage et d’une détermination sans faille. «Son engagement et sa persévérance dans l’action de lutte contre l’armée française ont fait de lui un des hommes incontournables dans la zone 4, puisque c’est lui qui était aussi chargé d’approvisionner les maquis en munitions et vivres. 

C’est un homme intègre», a-t-il témoigné. Pour Si Ouali Aït Ahmed, secrétaire du bureau de wilaya de l’ONM, les combattants de l’ALN-FLN méritent tous les hommages parce qu’ils se sont sacrifiés pour que notre pays soit indépendant. «Si Mohand Arezki, ses frères, ses sœurs et tous les membres de sa famille ont beaucoup donné pour la Révolution. Les combattants de la zone 4 de la wilaya III et de l’Algérie en général n’ont pas connu de répit dans les maquis en faisant face à l’armée de la quatrième puissance mondiale. 

Ceux de la Fédération de France du FLN ont aussi apporté une grande contribution à la révolution. On doit aussi parler de l’implication active des femmes durant la guerre de libération nationale», a-t-il dit. De son coté, Mohand Saïd Akli, fils du colonel Mohand Oulhadj, a évoqué l’embuscade de Cheurfa n’Bahloul, à Azazga, et l’implication de Si Mohand Arezki Bouhmil dans plusieurs actions de l’ALN dans les maquis d’Ath Ghovri et de Yakourene, entre autres. «C’est un grand baroudeur qui a continué à servir son pays même après l’indépendance au sein de l’ANP, et ce, jusqu’à son départ à la retraite», a-t-il ajouté. 

Les témoignages des intervenants convergent tous à dire que le parcours de Si Mohand Arezki est exceptionnel. Un homme blessé cinq fois dans des accrochages avec l’armée coloniale. «Il a été blessé cinq fois avec 13 balles dans son corps mais, il a su se relever et se remettre sur pied pour continuer la lutte jusqu’à l’indépendance. Il a occupé plusieurs responsabilités, comme sergent-chef, commissaire politique et adjudant-chef de secteur dans la zone d’Azazga et Yakourene. Il a même été décoré par le colonel Amirouche d’une médaille de reconnaissance pour sa bravoure», précise, en outre, Mohand Kaim. 
 

Témoignages émouvants

Arezki Tesnant, son compagnon d’armes, a tenu à apporter des témoignages émouvants sur la relation d’amitié qui lie les deux moudjahidine, aujourd’hui nonagénaires. 

Des membres de la Fédération de France du FLN (wilaya vii historique) ont marqué aussi de leur présence l’événement. Ainsi, le moudjahid Mohamed Badkouf a salué le courage de Si Mohand Arezki Bouhmil, comme il a également souligné que les actions menées sur le territoire français ont contraint l’administration coloniale à desserrer l’étau sur les maquis en Algérie. «Il y avait beaucoup de moudjahidine de la région d’Azazga qui étaient dans la Fédération de France du FLN. 

La wilaya vii historique a beaucoup contribué à la Révolution. Gloire aux martyrs et longue vie à tous les moudjahidine», a-t-il déclaré.  Par ailleurs, des membres de la famille du moudjahid honoré ont exprimé leur reconnaissance à tous ceux qui ont assisté à cet hommage. Malika Lamrous, fille de Si Mohand Arezki, nous a déclaré, avec beaucoup d’émotions, que «cette journée restera mémorable, car il s’agit d’un événement qui a permis à mon père de se retrouver avec ses amis de lutte pour se rappeler, dans une ambiance conviviale, des moments d’histoire et de mémoire. Vraiment, cela lui a permis d’être très heureux». 

Et pour clôturer en beauté cet hommage, Si Mohand Larbi, peu bavard mais très lucide dans ses paroles, dira : «Pour moi, aujourd’hui, c’est une journée exceptionnelle, le fait de voir ce beau monde venu me rendre hommage et rendre hommage aussi à tous ceux qui se sont sacrifiés pour notre indépendance. Je suis vraiment comblé. Ce moment m’a permis de rencontrer des moudjahidine, des veuves et des enfants de chouhada dans une ambiance de retrouvailles et de fraternité car, faut-il le rappeler, c’est avec la solidarité et la fraternité que nous avons triomphé.» 

Les intervenants ont tous insisté sur l’importance de transcrire les témoignages des moudjahidine encore en vie et de multiplier ce genre d’événements afin de transmettre l’histoire aux générations futurs. 
 

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