Aux Jeux méditerranéens d'Oran, le prodigieux exploit des femmes algériennes est historique. Du jamais-vu ! Avec les médailles déjà décrochées, c’est la moisson la plus prolifique jamais réalisée par nos sportives dans une compétition internationale.
Les boxeuses Imane Khelif, Roumaïssa Boualem et Hadjila Khelif ont offert trois médailles d'or à l'Algérie. La pugiliste Ichrak Chaïb et la judokate Amina Belkadi ont décroché des médailles d’argent. La lanceuse de marteau Zouina Bouzebra, la boxeuse Fatma Zohra Abdelkader Hedjala et la judokate Amina Belkadi¨ont eu des médailles de bronze. D’autres prouesses sont encore attendues.
Si cette heureuse razzia démontre une vérité, c’est la force du sport féminin algérien. Au cours de ces dernières années, des progrès considérables ont été réalisés : les fabuleux exploits de nos athlètes féminines sont de plus en plus reconnus à leur juste valeur. Les exploits des sportives constituent également un formidable exemple pour réfuter les stéréotypes qui cantonnent les femmes à certaines activités, et un argument légitime pour faire ainsi progresser l’égalité entre les femmes et les hommes dans la société.
Parce que les femmes sont de plus en plus nombreuses à pratiquer des activités physiques en Algérie, leur nombre de plus en plus conséquent dans le sport fait peu à peu sortir celles-ci des disciplines injustement considérées comme étant plutôt féminines, auxquelles elles étaient reléguées depuis très longtemps. Voici une brève plongée au cœur de l’histoire des exploits des femmes dans les prestigieuses compétitions internationales : le premier remonte à 1978 quand Sakina Boutamine a su montrer la voie, en décrochant une historique médaille d’or aux épreuves de demi-fond lors des Jeux africains d’Alger.
Vient ensuite Hassiba Boulmerka, qui offre l’or à l’Algérie, aux épreuves de demi-fond lors des Jeux olympiques de Barcelone en 1992. Huit années plus tard, une autre championne, Bénida Nouria Merrah, brille aux JO de 2000 à Sydney. Une année plus tard, Baya Rahouli sera championne du monde junior au triple saut. Dans les sports de combat, la judokate Salima Souakri a offert à l’Algérie plus de dix titres africains.
D’autres judokates se sont imposées sur la scène internationale. C’est le cas de Linda Makzine et de Soraya Haddad, médaillées de bronze aux JO de Pékin. Cette dernière est multi-championne d’Afrique et médaillée de bronze aux Championnat du monde de 2011 au Brésil. Lors des derniers Jeux paralympiques de Tokyo, la judokate Chirine Abdellaoui a offert l’or à l’Algérie. Nassima Saifi s’est vue décerner l’argent au lancer du disque.
Malgré la subsistance de différences entre les hommes et les femmes en matière de pratique sportive de masse et de haut niveau, ou de représentativité dans les instances sportives, des avancées ont été indéniablement accomplies.
En 2018, cinquante femmes ont été élues à l’issue de renouvellement des fédérations sportives nationales, avec l’objectif de promouvoir la pratique sportive féminine au sein des sélections nationales.
Aujourd’hui encore, le combat continue : l’Association nationale pour la promotion et le développement de sport féminin ne cesse d’appeler les médias à soutenir le pratique féminine au sein des associations sportives.