Himeur Djamel détenteur d’un scénario sur l’émir Abdelkader : Le Faucon blanc écrit dans les années 1970

23/07/2022 mis à jour: 18:04
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Himeur Djamel, 58 ans, administrateur principal de l’urbanisme et des équipements au niveau de la mairie de Sidi M’hamed, à Alger, a poussé de nouveau la porte de la rédaction d’El Watan pour nous révéler un secret et dévoiler un trésor. 

Un précieux document. Un scénario inédit sur le combat de l’Emir Abdelkader, dont il a hérité du journaliste français Serge Michel, anticolonialiste, ayant contribué et œuvré pour la cause du FLN (Front de libération nationale). Un manuscrit, dactylographié, jauni par l’usure du temps, datant des années 1970, intitulé Le Faucon blanc, un legs, voire une mission testamentaire pour Himeur Djamel. Un manuscrit, un scénario tout fait et surtout d’une teneur et valeur inestimables. La première et brûlante interrogation est aussitôt : «Comment un scénario inédit, ficelé, achevé d’un film portant sur la vie et la lutte armée anticoloniale française du père de l’Etat algérien, a-t-il atterri entre les mains de ce ‘‘col blanc’’ de la mairie de Sidi M’hamed ?» 

C’est un concours de circonstances. Le jeune cadre de l’ENA, Himeur Djamel, alors exerçant à la mairie d’El Madania, en 1985, avec son premier édile avec lequel il travaillait, le regretté Lyès Derriche – ayant abrité chez lui, à El Madania, la réunion des 22 historiques peu de temps avant le déclenchement de la Guerre d’Algérie le 1er Novembre 1954, cette date, est devenue historique pour l’Algérie –, le hasard aidant, a connu Nasreddine Abbas – un ancien responsable de la Fédération de France -, le neveu de Ferhat Abbas, le leader nationaliste et grand homme politique et d’Etat. On l’appelait «Didine». Il fréquentait un restaurant dont son frère était le gérant, à Riadh El Feth. Nasreddine Abbas vivait en France, et quand il avait des formalités administratives à accomplir, Himeur Djamel s’en occupait. Jusqu’à sa mort, en France, il y a quelques années, il avait gardé avec lui des liens d’amitié. Ils étaient devenus des amis intimes. Il connaissait toute sa famille, sa fille, son épouse, il l’invitait chez lui. 

Chaque fois qu’il venait en Algérie, il lui rendait visite. Himeur Djamel ne connaissait pas le journaliste, écrivain et militant anticolonialiste Serge Michel. Au début, il l’avait croisé deux ou trois fois en compagnie de Nasreddine Abbas au fast-food cité préalablement. Donc, ils avaient un ami en commun. «J’ai même rendu service à Serge Michel. Il m’avait demandé des documents pour acheter des billets d’avion en dinars au lieu de le faire en devises. 

Un jour, à la fin des années 1980, lors de l’ouverture politique en Algérie. Il rentrait de Djanet. Il était descendu à l’hôtel Alleti, à Alger, si ma mémoire est bonne. Nous avions déjeuné. Il m’avait demandé si je pouvais lui trouver un véhicule pour l’accompagner à l’aéroport. Pour rentrer en France. Donc, nous sommes montés dans sa chambre pour préparer ses affaires. Et c’est là, dans sa chambre, qu’il m’a remis son manuscrit Le Faucon blanc en m’avouant qu’il ne pouvait rien faire avec ce scénario.» Non sans frustration. Comme si tout ce long, laborieux et précieux travail ne servait plus à rien. Ce scénario, Le Faucon blanc, Michel a commencé à l’écrire à partir de 1972 ou 1973, et ce, jusqu’à la fin 1970-80. 

A cette époque-là, des changements, au niveau politique, commençaient à s’opérer. A l’issue de la mort du président de la République, Houari Boumediène, la crise économique, la dissolution des instances chargées du cinéma, surtout l’Oncic (l’Office national pour le commerce et l’industrie cinématographique).

Ce document, ce scénario, Serge Michel l’a rédigé pour le compte du gouvernement des années 1970. On avait toute confiance en lui. Il a été honnête et fidèle dans son ouvrage. A cette époque-là, le pouvoir en place ne pouvait accepter n’importe quoi. On ne pouvait guère se moquer de l’Etat algérien. On ne pouvait non plus écrire n’importe quoi sur l’Emir Abdelkader. Avançant dans l’âge, 58 ans, Himeur Djamel ayant atteint une maturité, il décidera de franchir le pas, partager, révéler et participer à un projet culturel. 

Car ce document historique commençait à prendre de la valeur à ses yeux, et grandement. Il motive cela en soulignant que «chaque peuple a sa cause. A travers les siècles, il y a l’histoire du peuple algérien. Celle de l’Emir Abdelkader. C’était le premier à combattre les Français comme envahisseurs». 

Quelle serait donc l’urgence ? Qui interpeller ? Qui solliciter à propos du précieux scénario Le Faucon blanc de Serge Michel retraçant le combat de l’Emir Abdelkader ? Himeur Djamel s’adressera directement : «J’interpelle M. le président de la République concernant ce scénario, tout fait, tout prêt sur l’Emir Abdelkder, les réalisateurs, les producteurs…»

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