Les parents d’au moins 80 Algériens, sortis les 24, 25 et 26 août dernier des côtes oranaises à destination de l’autre rive, sont très inquiets. Aucune nouvelle n’a filtré depuis leur départ. «Nous n’avons aucun moyen de savoir si nos enfants sont sains et saufs, s’ils sont décédés ou en prison.
Nous avons beau contacter des associations à Almeria, Alicante et Murcia, en Andalousie, pratiquement toutes se sont déclarées impuissantes à nous fournir une quelconque information susceptible de nous rassurer», indiquent des membres de deux familles de Maghnia. Cette situation d’attente, qui dure depuis près de deux mois, est indicible pour ces familles qui s’accrochent à un fil d’espoir. «Nous avons appelé des prisons, des centres de rétention, rien et tant qu’il n’y a pas de corps repêchés, on continue d’espérer.» Il y a trois jours, une organisation non gouvernementale, le Centre international pour l’identification des migrants disparus (CIPIMD), basée à Malaga, a lancé des avis de recherche à l’attention des familles algériennes, en publiant des effets vestimentaires pour une éventuelle identification de personnes portées disparues, depuis fin août.
«Nous suivons régulièrement avec attention les publications de cette organisation, jusqu’à présent, ces restes de vêtements ne correspondant pas à ceux que portaient nos enfants, mais nos inquiétudes augmentent, parce que la période indiquée est celle où nos enfants ont quitté le pays.
Ce sont des déductions seulement, en l’absence d’informations précises, mais comme tout être humain, nous espérons, nous espérons…»
Le CIPIMD a publié une information le 15 septembre dernier indiquant que «l’embarcation, qui avait quitté Oran le 25 août avec 10 personnes, dont un mineur porté disparu, a été naufragée dans les eaux internationales, suite à la localisation du corps de l’un d’entre eux». Information glaçante.
«Mais quelle embarcation, nous savons que cette nuit-là, trois avaient quitté les côtes oranaises», affirment les proches des harraga disparus. Il y a 24 heures, les services maritimes d’Alicante ont secouru 97 Algériens, dont 2 femmes et un enfant. Tous sont sains et saufs.