Les bandes armées qui terrorisent Haïti ont causé la mort de plus de 2400 personnes depuis le début de l'année, selon l'ONU. La porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Ravina Shamdasani, a annoncé vendredi que, du 1er janvier au 15 août, au moins 2 439 personnes ont été tuées et 902 autres blessées en raison de ces violences.
Au cours de la semaine en cours, les gangs ont lancé des attaques contre les habitants d'un quartier de la capitale, Port-au-Prince, faisant 30 morts, dont 2 policiers, et 4 personnes portées disparues, en plus d'une dizaine de blessés, selon un bilan provisoire d'une organisation de défense des droits humains.
Fuites massives
Depuis le mardi 15 août, des milliers de résidents ont été contraints de fuir le quartier de Carrefour-Feuilles, un secteur stratégique contrôlé par les gangs, qui exercent une emprise sur une grande partie du pays déjà frappé par la pauvreté et l'insécurité. Cette semaine, plus de 5000 personnes ont été déplacées en raison de ces violences, selon Jerry Chandler, directeur général de la Protection civile haïtienne. Ces déplacés ont quitté la zone à pied, en moto ou dans des véhicules surchargés, certains emportant à peine quelques biens personnels, transportant des valises sur la tête ou des matelas sur le toit des voitures. Parmi eux se trouvent des femmes, des enfants et des personnes âgées. Les déplacés ont trouvé refuge dans des écoles et un centre sportif, tandis que d'autres se sont retrouvés dans les rues, avec ou sans abris de fortune. Les autorités ont commencé à distribuer des repas chauds et de l'eau potable aux sinistrés.
Crise profonde
Haïti fait face à une crise économique, sécuritaire et politique depuis de nombreuses années, ce qui a renforcé le pouvoir des gangs. Ces groupes armés contrôlent environ 80% de la capitale haïtienne, et les actes de violence sont monnaie courante.