- La question des déchets jetés un peu partout suscite de sérieuses inquiétudes. Comment voyez-vous ce phénomène qui prend de l’ampleur dans les villes et villages de la wilaya de Tizi Ouzou ?
Effectivement, la question des déchets devient de plus en plus un sérieux problème car, elle a touché plusieurs aspects de la société, surtout avec ce qu’elle provoque dans les rues, les grands axes de la wilaya et les espaces verts. Cela a pratiquement rendu notre environnement et entourage comme une décharge à ciel ouvert. C’est un grand souci aussi pour l’APW aussi qui essaye d’entreprendre des actions afin de réduire, au maximum, l’ampleur de ce phénomène.
- -Selon vous, quelles sont les causes principales de cette situation qui risque de mener vers un désastre écologique ?
Nous avons toujours dit que la protection de l’environnement est une question de civisme et d’éducation. Toutefois, nous ne devons pas blâmer toujours les citoyens, surtout lorsqu’on sait qu’il n’y a pas une bonne politique de gestion des déchets, en Algérie, en général et à Tizi Ouzou, en particulier.
Nous pouvons souligner, d’ailleurs, le manque de moyens au niveau des APC afin de prendre en charge sérieusement la collecte des déchets. Le citoyen a besoin de voir ses déchets enlevés par les services concernés. L’Etat doit doter les collectivités de moyens nécessaires pour mettre fin à cette anarchie que connaît l’environnement.
Les pouvoirs publics, à leur tête le wali, sont tenus d’assurer un suivi régulier de la gestion des déchets, car il s’agit d’un domaine qui risque, s’il est négligé, de provoquer d’énormes problèmes pour la population, comme les risques de maladies.
- Que préconisez-vous comme solution pour éradiquer les décharges sauvages et lutter contre les dépôts anarchiques de déchets ?
Nous avons, au niveau de l’APW, après consultation des experts et spécialistes de l’environnement, trouvé que la solution, pour éradiquer ces décharges sauvages, est de passer au traitement des déchets, tout en développant le tri sélectif qui est une technique qui se base sur la valorisation via le recyclage.
Nous avons également conclu que la méthode des CET, Centres d’enfouissement technique, est dépassée. Elle n’arrive plus à faire face aux quantités importantes de déchets que génèrent les différentes communes concernées.
Des experts nous ont expliqué qu’environ 74% des déchets sont organiques, ils peuvent être éliminés par le système de compostage. Il nous reste 21% des déchets, comme le plastique, le papier et le carton que nous pouvons valoriser à travers les techniques de recyclage afin de créer de la richesse pour les APC et promouvoir l’économie solidaire et le commerce équitable.
Je veux souligner que le tri sélectif est nécessaire pour faciliter le recyclage des déchets. Nous avons seulement 5% des déchets qui ne peuvent pas être recyclés, mais il existe une solution afin de les éliminer.
D’ailleurs, nous avons fait une proposition d’achat d’un géant incinérateur, mais le coût de cet appareil ne peut pas être supporté par les APC, il faut qu’il soit acheté par l’administration de wilaya.
Pour revenir à la sensibilisation, je tiens à vous informer que l’APW a fait appel aux APC et aux directions de wilaya concernées de nous accompagner dans une démarche visant à introduire des cours d’éducation environnementale dans les programmes scolaires des écoles primaires.
La sensibilisation ne doit pas s’arrêter seulement à ce stade puisque des campagnes d’information sur le tri sélectif seront organisées dans les campus et les résidences universitaires. L’objectif est de créer des mini-centres de tri dans plusieurs établissements publics. Ghiles Aït Abdallah