Hacène Menouar, Président de l’association El Aman pour la protection des consommateurs : «Il faut décaler les horaires administratifs à ceux de la scolarisation»

21/12/2024 mis à jour: 09:22
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Photo : D. R.
  • L’embouteillage dans les zones urbaines devient le cauchemar quotidien des usagers, notamment à Alger qui reçoit un flux important de véhicules.  Des études sont-elles effectuées pour au moins identifier les «dégâts» sur la santé ?

C’est une problématique, car nous n’avons pas d’experts et de spécialistes pour réaliser ces études. Avec le peu d’experts dont nous disposons, nous avons organisé en 2016 un atelier où tous le intervenants ont posé leurs idées. La SNTF, le métro, représentants des taxis des entreprises de métro d’Alger, tramway, l’autorité de régulation de la wilaya d’Alger... y ont participé. Une étude nous a été détaillée par un expert qui a réalisé une thèse sur le transport public à Alger. Plusieurs points nous ont été éclairés. L’ étude est arrivée au résultat selon lequel il est nécessaire que des plans de circulations soient  adaptés à chaque période de l’année en fonction des événements ou l’utilisation de l’intelligence artificielle dans la gestion et la régulation des flux par anticipation.

  • Y a-t-il donc un manque d’études sur le terrain pour décortiquer réellement ce «phénomène» ?

Avons-nous réellement des experts pour savoir que ça va très mal sur nos routes ? Non. Ça va très mal et ça devient un problème de santé publique. On sait tous que le stress est un facteur de plusieurs maladies. L’air aujourd’hui est pollué. En Algérie, nous n’avons pas d’études approfondies pour prouver tout cela. Il n’existe pas de statistiques précises. Nous devons faire des sondages et des comptages sur nos routes.

En une semaine, nous pouvons compter le nombre de voitures qui y ont circulé, au week-end ou pendant les jours de travail, c’est-à-dire étudier la densité de la route, les usagers, qui sont-ils et pourquoi se déplacent-ils ? Des parents, des écoliers, des universitaires, les services de sécurité ou des fonctionnaires… Malheureusement, nos universités n’engagent aucune étude sur ce phénomène pour répondre à ces questions. Aujourd’hui, on se contente de faire le constat visuel et une observation. Le vécu est néanmoins réel.

  • En tant qu’association, quelles solutions favorisez-vous ?

En tant qu’association, nous souhaiterons réaliser des études dans ce sens. Mais en attendant, nous ne permettons pas une attente sans rien faire. Nous sommes pressés d’arriver à des solutions. Car ça ne sert à rien si rien ne se fait. Malheureusement, rien ne se fait à mon avis pour régler ce problèmes. Ce qui se fait, c’est pour rendre les nouvelles infrastructures comme les nouveaux stades et cités accessibles. A ce jour, il n’y a pas eu d’études pour étudier le stress dû à ces embouteillages ou les retards enregistrés au travail.

D’abord, réfléchir à créer un ministère de la Planification pour une meilleure planification globale des infrastructures routières et de mobilité. Puis vient la planification des horaires de travail et de scolarisation d’une manière à ce que tout le monde ne dort pas au même moment. Il faut aussi revoir les dimensions des routes selon les zones urbaines. Il est aussi nécessaire de renforcer les autres moyens de transport autre que la route (aérien, ferroviaire et maritime) et d’investir dans le transport en commun. Notre association veut aussi sensibiliser sur la nécessité d’inculquer la culture du covoiturage. 
 

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