Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), en guerre depuis huit mois contre l’armée soudanaise, ont établi hier une base dans le quartier de Malakeya, à Wad Madani, une grande ville du centre-est du Soudan où des milliers de personnes ont trouvé refuge, selon l’AFP.
Vendredi, les combats entre l’armée soudanaise et les paramilitaires ont gagné cette ville située à 180 kilomètres au sud de Khartoum, devenue un refuge pour plus de 86 000 déplacés fuyant les combats dans la capitale, selon l’ONU. Chef-lieu de l’Etat d’Al Jazira, Wad Madani compte plus de 270 000 personnes ayant besoin d’«aide» et constitue jusque-là un «hub humanitaire», d’après les Nations unies. Le conflit déclenché le 15 avril entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah Al Burhane, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo à la tête des FSR, a fait au moins 12 000 morts et plus de six millions de déplacés dans ce pays d’Afrique de l’Est, selon l’ONU.
Evacué du Soudan en avril, l’ambassadeur des Etats-Unis, John Godfrey, a exhorté hier les FSR à «cesser leur progression» vers l’Etat d’Al Jazira et à «s’abstenir d’attaquer» Wad Madani. «La poursuite de l’avancée des FSR risque de faire de nombreuses victimes civiles et de perturber considérablement les efforts d’aide humanitaire», a-t-il ajouté dans un communiqué. «Nous sommes également extrêmement inquiets pour les familles très vulnérables de Wad Madani qui ont été entassées dans des sites de déplacement dans des écoles pendant des mois et qui n’ont aucun endroit où se cacher de la violence, aucun moyen de s’échapper et aucun autre endroit où fuir», a déclaré pour sa part William Carter, du Norwegian Refugee Council (NRC) au Soudan. Depuis le début du conflit, les deux camps rivaux s’accusent mutuellement de bombarder des zones résidentielles et de s’en prendre aux civils.