Le rôle des zaouïas dans la formation d’une génération, qui était le réservoir de l’Armée de libération nationale (ALN) durant la glorieuse guerre de Libération, a été mis en exergue lors d’une conférence organisée hier à Mascara.
Le professeur d’histoire de l’Algérie moderne et contemporaine, Dr Takieddine Boukaabar, de l’université de Médéa, a indiqué, dans une communication animée à l’occasion de la célébration de la Journée du savoir (Youm El Ilm), que «les zaouïas ont joué un rôle important dans la formation d’une génération qui était le réservoir de l’ALN», soulignant que plusieurs talebs sortis des zaouïas et écoles coraniques sont tombés au champ d’honneur.
Les zaouïas ont également contribué à collecter les fonds et matériels pour l’ALN, sachant que certaines ont été utilisées comme entrepôts d’armes et point de départ pour des opérations de fida, a-t-on ajouté.
Les zaouïas ont annoncé, depuis le début de l’occupation française, leur résistance contre les armées du colonisateur français, à l’instar des résistances des Ouled Sidi Cheikh, Zâatcha, Lalla Fathma N’soumer, en plus des cheikhs de zaouïas ayant mené certaines résistances.
Dr Boukaabar a signalé que le rôle des zaouïas ne se limitait pas seulement à la période de la colonisation française, mais concernait aussi l’éducation, l’enseignement, la récitation du Coran, la défense de la langue arabe, ainsi que leur rôle majeur dans la sensibilisation des jeunes à la résistance à l’occupant et le développement de la prise de conscience patriotique chez les Algériens.
Il a également évoqué la coopération entre les chouyoukh des zaouïas et les Ottomans, et ce, en réaction à l’agression sur les côtes algériennes à la fin du XVIIIe siècle, avec la libération d’Oran de l’occupation espagnole en 1792 par le Bey Mohammed El Kebir et les disciples des zaouïas et des instituts religieux.