Guerre contre Ghaza : Les dégâts aux «infrastructures critiques» estimés à 18,5 milliards de dollars

04/04/2024 mis à jour: 08:29
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Photo : D. R.

La guerre génocidaire menée par Israël contre la bande de Ghaza a entraîné des dégâts sur les «infrastructures critiques» estimés à 18,5 milliards de dollars, selon un rapport publié mardi.

Ce montant, issu d’une étude réalisée conjointement par la Banque mondiale (BM), les Nations unies (ONU) et l’Union européenne (UE), est la première estimation des effets des bombardements et combats au sol menés par l’armée d’occupation israélienne depuis six mois et correspond à l’équivalent de 97% du PIB de l’ensemble des Territoires palestiniens occupés. Le rapport prend en compte les destructions menées entre le début du conflit et la fin du mois de janvier.

Les destructions de logement représentent une large part de ces «infrastructures critiques» détruites (72%), devant la santé, l’éducation et les «commodités (eau, électricité)» (19%), le reste concernant les équipements commerciaux et industriels.

Désormais plus d’un million de personnes sont sans logement, sur les 2,2 millions d’habitants que comptait la bande de Ghaza avant le début du conflit, soit deux fois plus que lors de la précédente estimation, publiée mi-décembre. Pis encore, plus de la moitié de la population est proche de la famine, alors que l’ensemble de la population est en situation de malnutrition ou d’insécurité alimentaire.

Du côté des équipements de santé, 84% d’entre eux ont été détruits ou endommagés, contre 60% fin 2023, et ceux fonctionnant toujours ne disposent de quasiment plus d’eau ou d’électricité pour traiter leurs patients ou les blessés.

Le système d’eau courante et d’assainissement ne fonctionne plus qu’à 5% de ses capacités de début octobre; et le système éducatif ghazaoui est considéré comme totalement effondré, l’ensemble des enfants de Ghaza étant déscolarisés. Alors que la moitié du réseau routier était détruit mi-décembre, c’est désormais le cas de 92% du réseau routier primaire, alors que le réseau de télécommunication est considéré comme étant «sérieusement compromis».

Le rapport identifie par ailleurs les actions les plus essentielles pour permettre d’entamer la reconstruction, à commencer par une augmentation de l’aide humanitaire et la production de denrées alimentaires, la fourniture d’abris à grande échelle et la reprise des services essentiels. L’horrible agression menée par Israël contre Ghaza a déjà fait près de 33 000 morts, en majorité des civils.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a d’ailleurs appelé Israël à faire plus pour «protéger les civils innocents», après la mort, lundi, de sept travailleurs de l’ONG américaine World Central Kitchen, tués dans une frappe israélienne à Ghaza.

La Maison-Blanche s’est, quant à elle, dite «indignée» après la mort de sept collaborateurs de l’ONG World Central Kitchen et assuré que les travailleurs humanitaires devaient être protégés. Le président Joe Biden s’est entretenu avec le fondateur de l’ONG, le chef espagnol José Andres, se disant le «cœur brisé», a indiqué la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, en ajoutant qu’il «fera clairement passer le message à Israël que les humanitaires doivent être protégés».

Le vice-ministre polonais des Affaires étrangères, Andrzej Szejna, a affirmé qu’Israël devait donner des explications, désigner les responsables et «indemniser» les familles des sept humanitaires, dont un Polonais, de l’ONG américaine World Central Kitchen, tués à Ghaza lors d’une frappe israélienne. Les autorités israéliennes doivent établir «qui doit être tenu pénalement responsable d’avoir appuyé sur un certain bouton» et réfléchir «à la façon d’indemniser les familles des victimes, même s’il est impossible de le faire avec de l’argent», a dit à la radio privée ZET M. Szejna.

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