Entre 10 et 15% de la main-d’œuvre du secteur technologique, qui est la force motrice de l’économie israélienne,
ont été appelés au «front», selon The Wall Street Journal.
La poursuite de l’agression israélienne sur la Bande de Ghaza induit un lourd coût économique pour l’entité sioniste. Selon The Wall Street Journal, repris par l’agence turque Anadolu, l’état de l’économie sioniste ne fait que dégringoler du fait du prolongement de l’opération militaire sur l’enclave palestinienne assiégée.
Dans son édition de samedi dernier, le journal américain, se basant sur des données chiffrées, a indiqué qu’«environ 20% des employés israéliens sont inactifs» en raison de l’ordre de mobilisation signifié aux réservistes de l’armée de l’occupant.
L’enlisement des troupes engagées au sol dans l’enclave palestinienne ne fait qu’accentuer la crise. Le même média note que le manque à gagner pour l’économie israélienne, dû à l’absence de main-d’œuvre, avait atteint «environ 3,6 milliards de dollars à la mi-novembre».
Les données consultées par The Wall Street Journal indiquent, en outre, qu’entre 10 et 15% de la main-d’œuvre du secteur technologique, qui est la force motrice de l’économie israélienne, ont été appelés au «front».
Ainsi, il est précisé que l’armée israélienne a convoqué environ 400 000 soldats de réserve, alors qu’au moins 250 000 Israéliens ont temporairement quitté leurs foyers pour se réfugier à l’étranger, s’agissant notamment de ceux qui résidaient dans des zones considérées comme étant «risquées».
Cela tout en sachant que les combattants des Brigades d’Al Qassam et ceux du Djihad islamique n’ont pas arrêté d’expédier des salves de missiles sur les grands centres urbains et colonies israéliennes que la propagande israélienne tente de présenter comme «hors de portée» des frappes de la résistance.
La même source a aussi révélé que l’agression menée par l’entité sioniste a eu pour conséquence d’accélérer le déclin du tissu industriel, déjà fragile, dans les zones d’activités israéliennes. Un déclin qui devrait en effet contribuer directement à la fermeture d’«environ 30 000 petites et moyennes entreprises dans divers secteurs».
Le Wall Street Journal, citant Yossi Mekelberg, un analyste du Proche-Orient à Chatham House, un centre de recherche basé à Londres, a mis en évidence le fait que «les entreprises israéliennes ne fonctionnent pas de manière fluide et les Israéliens ne dépensent pas beaucoup d’argent, ce qui crée un effet cumulatif».
Et d’ajouter : «Les perspectives pour l’économie israélienne sont devenues sombres.» L’une des conséquences de la poursuite de l’agression israélienne, selon le média américain, est le fléchissement prononcé des prévisions en matière de croissance pour les mois à venir.
La Banque d’Israël a, déjà en novembre dernier, abaissé ses prévisions de croissance, estimant que l’économie connaîtra une croissance de 2% par an – en baisse par rapport aux prévisions précédentes de 3% annuel en 2023 et 2024.
Précarité
La banque avait également prévu que «les dépenses totales du gouvernement dues à la guerre atteindraient environ 43,2 milliards de dollars d’ici la fin de 2025». A cela s’ajoute la précarité en hausse des ménages israéliens durement impactés par le conflit israélo-palestinien.
Selon la chaîne i24 News, plus de 22% des ménages, soit 710 000 familles israéliennes, sont présentement en «insécurité alimentaire». Le site israélien, se référant à un rapport récent de l’organisation Latet pour 2023, a mis en relief les effets de la guerre sur la situation économique des ménages israéliens.
Selon les données examinées par i24 News, les revenus de 20% de la population ont été fortement impactés par le conflit et 45,5% de ces personnes craignent que leur situation ne se détériore encore. Il note également que 85,3% des Israéliens estiment que la proportion de population pauvre «sera plus importante après la guerre».
La moitié des familles déclarées en insécurité alimentaire sont poussées «à sauter des repas par manque d’argent», considère par ailleurs le rapport de Latet. Il s’agit, souligne l’organisation israélienne, d’une augmentation «très importante» des foyers en situation précaire, alors qu’on en dénombrait 522 000 en 2021.
Elle poursuit en soulignant que la moitié de ces foyers n’ont pas non plus les moyens de chauffer leur logement ni d’avoir de l’eau chaude. Selon une estimation fournie par le rapport, le coût minimum de la vie en Israël est de 5107 shekels (1275 euros) par personne, et de 12 938 shekels (3230 euros) pour un ménage composé de deux adultes et de deux enfants.
Les dépenses mensuelles moyennes d’une famille soutenue par les associations s’élèvent, selon Latet, à 9529 shekels (2379 euros) et sont 1,6 fois supérieures à son revenu mensuel moyen. Par ailleurs, 37,7% des personnes accompagnées ont connu un blocage ou une saisie de leur compte bancaire, soit 3,6 fois plus que la population globale.
La situation financière de 62,1% de ces mêmes foyers s’est encore dégradée en 2022. Parallèlement, 81,6% des personnes âgées soutenues par les associations vivent dans la pauvreté, dont 50,5% dans une pauvreté extrême.
D’après Gilles Darmon et Eran Weintraub, dirigeants de l’organisation Latet, le coût de la campagne militaire, la récession attendue et la longue période de reconstruction conduiront, entre autres, à un creusement des écarts sociaux et à une aggravation de la pauvreté en Israël.
«Malgré et peut-être aussi à cause de la guerre, nous ne pouvons pas nous permettre de vivre encore des années sans un gouvernement qui gère les vraies priorités socioéconomiques, de manière à ne laisser personne derrière», disent-ils.
Le passage annoncée à la 3e phase de l’opération militaire dans la Bande de Ghaza, véritable entreprise d’épuration ethnique, se révèle comme étant être une échappatoire à la grave crise économique que subit l’Etat sioniste et qui n’est pas près de s’estomper.
«Nous sommes entrés en guerre dans les années de crise économique qui ont suivi la pandémie et à une époque où le coût de la vie, l’inflation et les taux d’intérêt sont à leur maximum.
Le gouvernement doit réagir, il en va de la cohésion de la société israélienne et de sa capacité à faire preuve de résilience», a conclu Latet, d’après i24 News.