L’armée d’occupation est en passe de perdre sa guerre contre le Hamas. Le Wall Street Journal indique que les responsables israéliens ont admis ne pas avoir atteint leur objectif de «détruire le Hamas».
Ghaza, 108e jour de guerre. La situation est désastreuse, transformant le sud de l’enclave en un vaste camp de réfugiés. Des tentes se dressent partout, peut-on voir dans les quelques images qui nous parviennent, engendrant des embouteillages qui paralysent la circulation.
Les Palestiniens de Ghaza endurent des conditions de vie extrêmement difficiles, manquant d’eau et de nourriture. Les températures nocturnes descendant jusqu’à 10°C aggravent la vulnérabilité, surtout parmi les enfants qui souffrent de maladies liées au froid.
L’hygiène de base est un défi majeur, contribuant à l’épuisement généralisé de la population. De nombreux résidents, venant du Nord, ont perdu leurs maisons, créant un sentiment de désespoir. La situation dans les hôpitaux est catastrophique, voire cauchemardesque. Et la guerre alimente cette incertitude quant à l’avenir, avec une attente anxieuse de la fin de l’agression.
Les opérations militaires israéliennes sur Ghaza ont fait plus de 25 000 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le ministère palestinien de la Santé. Environ 63 000 personnes ont été blessées et s’entassent dans les centres de soins qui manquent cruellement de matériel. Entre 143 000 et 177 000 bâtiments ont été endommagés ou détruits dans l’enclave palestinienne, selon une analyse satellitaire.
Selon le Wall Street Journal, le renseignement américain estime que jusque-là, Israël a tué «environ 20 à 30%» des combattants du Hamas, encore bien loin de son objectif de destruction du mouvement.Aussi, beaucoup d’interrogations émergent-elles autour de la capacité d’Israël de gagner cette guerre. Car malgré le carnage commis à Ghaza, l’armée d’occupation est en passe de perdre sa guerre contre le Hamas.
Le Wall Street Journal indique que les responsables israéliens ont admis ne pas avoir atteint leur objectif de «détruire le Hamas». «Les combattants du groupe ont modifié leur tactique, opérant en groupes plus restreints et se cachant après les embuscades tendues aux troupes israéliennes, tandis que les combattants individuels sont susceptibles d’assumer davantage de tâches pour prendre le relais de leurs camarades décédés», ont précisé des analystes militaires, écrit-il encore.
«Objectifs de guerre»
Israël a retiré des milliers de soldats de Ghaza, à la suite des pressions exercées par les Etats-Unis pour privilégier des attaques dites plus «ciblées», mais les responsables militaires israéliens affirment que la guerre pourrait se poursuivre pendant encore de nombreux mois.
«La survie du Hamas a soulevé des questions en Israël, dans les Territoires palestiniens et à l’étranger quant à la capacité de l’Etat hébreu à atteindre ses objectifs de guerre», renchérit le journal, avant d’ajouter que «les responsables de l’administration Biden ont commencé à revoir à la baisse leurs attentes», considérant possible de «réduire suffisamment la menace du Hamas sans pour autant le détruire complètement».
D’après ce quotidien, les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte, pays ayant joué le rôle de médiateur lors de la trêve en novembre, tentent de convaincre Israël et le Hamas de s’accorder sur la libération des otages en échange d’un retrait israélien de Ghaza.
Mais Benyamin Netanyahu a «catégoriquement» rejeté dimanche les «conditions» du Hamas, restant sourd aux appels internationaux qui se multiplient pour une trêve humanitaire et la préparation d’un «après-guerre» incluant la création d’un Etat palestinien.
Quelques voix continuent de se faire entendre pour appeler à la raison. «Israël ne peut construire la paix seulement par des moyens militaires», a martelé hier le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avant de rencontrer à Bruxelles séparément les chefs des diplomaties israélienne et palestinienne, dans une tentative des 27 de dessiner une «approche globale» pour ramener la paix dans la région.