Nouvel engagement du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ! Il informe l’ensemble des doyens des facultés de médecine, qu’il a reçu «l’aval des services du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, leur permettant de traiter directement avec des organismes internationaux tels que l’ECFMG, ou des organismes similaires».
L’autorisation reçue le 13 novembre dernier, précise Kamal Beddari dans un message diffusé sur sa page Facebook officielle, servira à traiter les demandes de validation des certificats et documents pédagogiques, soit la vérification pour les diplômes en sciences médicales, délivrés par diverses universités algériennes. Autrement dit, les facultés algériennes peuvent traiter directement avec les organismes chargés de la vérification des diplômes.
Les doyens des facultés des sciences médicales sont désormais autorisés de traiter directement avec les institutions et organismes internationaux au vu de vérifications des diplômes, notamment le ECFMG, (Commission éducative pour les diplômés en médecine étrangers), l’agence autorisée d’évaluation et d’orientation des diplômes pour les médecins non américains et les diplômés d’écoles de médecine non américaines qui cherchent à exercer aux Etats-Unis.
Dans une note ministérielle, datée du 14 novembre, signée par le secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, destinée aux directeurs des universités, doyens des facultés de médecine et recteurs de l’université des sciences médicales, il est mentionné qu’ils sont autorisés à répondre et à traiter directement avec les organismes internationaux demandant la vérification des documents pédagogiques des étudiants en médecine, pharmacie et en chirurgie dentaire.
Cette mesure figure parmi les revendications de ces étudiants ayant enclenché un mouvement de grève depuis le 16 octobre dernier. Même si la «vérification» diffère de «l’authentification», cette nouvelle démarche pourrait apporter une solution. La différence entre les deux mesures n’intervient que selon la nature de l’exigence des pays destinataires (tout dépend des pays). Il est à rappeler que l’interdiction pour les facultés de traiter directement avec ces organismes a été formulée en avril 2023 sous forme de «gel temporaire de la procédure», pour, justifie le ministre, «freiner le départ des médecins vers l’étranger».
Protestation continue
Cette mesure de gel sera levée lorsque des solutions seront proposées pour traiter et atténuer ce phénomène de départ de médecins, avait indiqué le ministre à l’APN en juillet dernier. Entre temps, un dialogue a commencé à prendre forme depuis le 20 octobre, lorsque le ministre, Kamal Beddari, a reçu une délégation des étudiants grévistes.
Sur la table, l’authentification des diplômes, comme revendication essentielle qui fait l’objet d’un litige, mais également la révision de la qualité de la formation et de l’encadrement, l’augmentation de la bourse. Selon le ministre, il a été convenu de mettre en place une équipe composée des deux parties afin d’étudier toutes les propositions possibles.
Au menu de ce dialogue aussi il y a : la défaillance en stages pratiques, l’absence de cahier de stage dédié au médecin en internat, les postes de résidanat… Lors de la première rencontre avec les étudiants, le ministre s’est engagé, rappelons-le, à revoir le nombre de postes concernés par le concours de résidanat pour atteindre 4045 postes au lieu de 3045. Mais depuis, les amphis sont désertés et les étudiants de différentes facultés ont continué leur mouvement de protestation, «puisque, estiment-ils, les engagements sont certes appréciables, mais ils restent loin de leurs attentes».
Hier sur leur page sur Facebook, les étudiants, ayant tenu un rassemblement jeudi à l’hôpital de Bab El Oued d’Alger, n’ont nullement évoqué la possibilité de suspendre leur mouvement. A Laghouat, un sit-in a été aussi observé jeudi «après avoir été considérés comme absents aux examens», notent-ils sur leur page officielle Facebook.