Grandiose cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de Paris 2024 : Le monde olympique sur Seine

27/07/2024 mis à jour: 02:30
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La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques qui a toujours été un moment fort de l’olympisme moderne a fugué pour une fois de ses arènes classiques pour venir se plonger dans l’environnement alentour, c’est-à-dire au cœur d’une ville. 

L’idée née il y a six ans a été longtemps analysée et maturée sous tous ses aspects, surtout  en ce qui concerne la sécurité sans quoi rien ne peut s’ébaucher. Des milliers de spectateurs, 350 000 selon le décompte officiel, ont investi hier en début de soirée les berges de la Seine pour assister à une procession de 94 embarcations dont 85 pour transporter environ 6000 à 7000 athletes (sur un total de 10500)  où s’étaient juchées les 208 délégations bariolées aux couleurs de leurs pays respectifs. Dans cette parade fluviale joyeuse que le texte ne peut décrire dans le détail, athlètes et accompagnateurs ont parcouru plus de six kilomètres devant une foule enthousiaste longeant particulièrement les sites historiques d’une flamboyance recherchée par les organisateurs et avantageusement visibles aux téléspectateurs des cinq continents. 

Sous des averses de pluie ponctuelle qui venait jeter une note légèrement humide et désagréable, le trajet  festif s’est fait sur un parcours noir de monde. Il s’était ébranlé d’Est en Ouest , entre la gare d’Austerlitz et le pont d’Iena avec une arrivée toute en lumière devant le Trocadéro face à une tour Eiffel scintillant de lumière et devant la tribune officielle où avaient pris place 160 chefs d’Etat et de gouvernement. Entre le point de départ du pont d’Austerlitz, devant le Jardin des plantes, «cette invasion rappelle en ces lieux les assauts vikings qui à bord de leurs drakkars ont assiégé la ville il y a plusieurs de siècles», rappelle un journaliste assis à nos côtés. 

Sauf que ces olympiens  d’hier soir ne sont pas montés à l’assaut des deux iles de la cité comme ont tenté de le faire les belliqueux guerriers hirsutes venus du Nord. Non, ces athlètes en eau douce ont été chaleureusement fêtés par les Parisiens assis aux abords des deux rives  de l’ile de la cité avant de passer sous huit à dix ponts et passerelles qui sont autant d’hymnes de bienvenue de la part des citoyens parisiens. 

La parade n’a pas concerné uniquement la glisse sur l’eau des délégations munis de leur emblème national et qui s’était présentées dans un ordre alphabétique respecté mais toutefois, comme c’est la tradition, ouverte par la Grèce, berceau de l’olympisme, et close par la France, pays hôte. 

En effet, douze tableaux artistiques ont été plantés sur les berges et les ponts. Représentations humaines animés par quelque 3000 danseurs et comédiens qui ont eu à cœur de donner par le descriptif symbolique de la gestuelle des éléments sur l’histoire de Paris et, partant, de la France. Ils ont mis ainsi en valeur les monuments les plus connus de la capitale française, décors plantés là il y a des lustres et révélés hier soir dans leur splendeur éternelle à deux ou trois milliards de téléspectateurs. Avec cette démonstration très terre à terre où des grappes humaines applaudissaient à tout rompre des sportifs, certains prestigieux, d’autres à la recherche de la gloire dans la compétition dès le lendemain, Paris se devait, dans la profondeur de la nuit, d’honorer sa réputation de ville-lumière. 

Des merveilles d’éclairage ont fait briller la tour Eiffel comme elle ne l’a jamais été et de puissants rayons laser ont parcouru le ciel parisien donnant l’impression comme aux plus sombres des heures de la Seconde Guerre mondiale, d’une agression aérienne imminente. En fait, ce soir de vendredi, alors que les yeux du monde entier était rivés sur ce moment magique, il s’agissait d’honorer la paix olympique…                                                                                  
Paris , envoyé spécial  Omar Kharoum

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