Un livre autobiographique, une auto-thérapie, des souvenirs, des réminiscences, les douleurs d’un parcours professionnel… d’une vie l Ou comment sortir du fond du gouffre… sain et lucide. Un retour de loin.
On ne guérit pas de son enfance (136 pages, Publibook Edition), un titre qui révèle tout. Karim Benkrimi, l’auteur éclectique, cadre dirigeant de la Banque de l’agriculture et du développement rural, y a mis toute son énergie pour raconter, avec émotion, ses angoisses, ses instants de joie éphémères, peut-être, ponctués d’anecdotes, de digressions et réussir à surmonter les durs moments, à essayer d’apprécier les meilleurs, peut-être.
Avec hardiesse. Enfant, atteint de troubles anxieux et bipolaires, Karim Benkrimi rythmait son existence avec des angoisses et des moments de tristesse qui ne l’avaient pas laissé de repos. Il commença alors à se rendre chez les psychiatres et les tolbas (guérisseurs ?) afin de trouver une lueur d’espoir de guérison.
Pour enfin atterrir chez un psychanalyste, où la parole prenait tout son sens. Car grâce à la catharsis, il commença à se libérer peu à peu de ses prisons intérieures et des blocages qui l’ont inhibé et rendu malade jusqu’au repli sur soi.
Il a su vaincre le mal qui habitait en lui, grâce à un remède efficace : l’écriture.
Il est né le 31 décembre 1960 à Kouba, (Alger), mais cette date a été portée par son père au 2 janvier 1961 dans l’état civil, et ce, pour des raisons de scolarité. Karim Benkrimi commença sa carrière bancaire en 1985 à la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR). Il est titulaire d’un diplôme d’études supérieures de banque (DES Banque) et est l’auteur de deux ouvrages. Le premier, édité en France, s’intitule La Problématique de la gestion des crédits (Edilivre, 2008). Le second, édité en Algérie, a pour titre Crédit bancaire et économie financière (El Dar El Othmania, 2011).
Il change aujourd’hui de style et bifurque vers le roman autobiographique tout en envisageant d’écrire des essais. Organisée à la médiathèque de l’Institut français d’Oran, la rencontre, baptisée «Goûter littéraire» merveilleusement animée par Mme Wefa Nor, en collaboration avec Taisssia Kenouche, responsable de la médiathèque et la bibliothécaire Khadija Benhelima, a suscité un grand engouement et un intérêt du public connaisseur, amoureux des belles lettres. Mme Wefa Nor, professeure de lettres françaises et animatrice du goûter littéraire, a expliqué le choix d’inviter cet écrivain.
«C’est la trajectoire sinueuse suivie par cet auteur qui m’a donné envie de l’inviter et d’organiser cet événement littéraire. M. Benkrimi est un homme souffrant de troubles bipolaires, qui se bat continuellement pour vaincre son anxiété et ses chocs émotionnels. Il a arrêté la prise de médicaments grâce l’écriture….»
Le goûter… a été fortement apprécié par l’assistance et l’auteur ému jusqu’aux larmes. Par tant de reconnaissance à ses efforts de choisir l’écriture pour se guérir, sa persévérance, son talent, son humanisme, sa bonté…