Golan syrien occupé : Israël accélère son projet de colonisation

17/12/2024 mis à jour: 09:36
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Plusieurs pays ont dénoncé la volonté d’Israël d’étendre ses colonies dans le Golan annexé

Depuis la chute du président syrien, Bachar Al Assad, les autorités israéliennes ont pris des mesures pour renforcer leur présence militaire et civile dans le Golan syrien occupé. 

Dernière mesure en date : le gouvernement israélien a approuvé «à l'unanimité» le projet du Premier ministre, Benyamin Netanyahu de «développement démographique des localités du Golan et de (la ville de) Katzrin pour une somme de 40 millions de shekels (10,6 millions d'euros), à la lumière de la guerre et du nouveau front en Syrie et de la volonté de doubler la population du Golan», selon un communiqué de son bureau. «Il s'agit d'une décision qui renforce les localités du Golan et l'Etat d'Israël», ajoute le communiqué. 

Dans le même temps, Netanyahu a souligné que son pays ne souhaitait pas entrer en conflit avec la Syrie. «Nous n'avons aucun intérêt à nous confronter à la Syrie, nous définirons la politique d'Israël envers la Syrie en fonction de la réalité sur le terrain», a-t-il déclaré dans une vidéo publiée par son bureau. 

«Aujourd'hui, tout le monde comprend l'importance capitale de notre présence sur le Golan, et non au pied du Golan», qui surplombe les collines de Galilée et le lac de Tibériade dans le nord d'Israël, avait dit Netanyahu. Environ 30 000 colons vivent dans 34 localités du Golan annexé par Israël, auxquels s'ajoutent 23 000 Druzes, qui se revendiquent pour la plupart syriens tout en ayant le statut de résidents en Israël. 

Le Premier ministre israélien avait ordonné à l'armée, quelques heures seulement après la chute le 8 décembre du président syrien, de s'emparer de cette zone tampon contrôlée par l'ONU séparant les deux pays sur le plateau du Golan. Un responsable de l'ONU à New York a confirmé à l'AFP que la force de maintien de la paix avait «noté un certain nombre d'incidents quotidiens où l'armée israélienne opère à l'est de la zone tampon». 

La semaine dernière, Netanyahu avait déclaré que le Golan annexé serait israélien «pour l'éternité». L'armée israélienne s'est aussi emparée de zones situées au-delà de la zone tampon. Israël a présenté cette action, qui a suscité des condamnations internationales, comme une mesure temporaire et défensive. Dans la foulée, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a ordonné aux troupes de «se préparer à rester» tout l'hiver dans la zone tampon.

 L'ONU avait qualifié cette incursion dans la zone tampon de «violation» de l'accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie.  Pour sa part, Abou Mohammad Al Joulani, le chef de la coalition des rebelles qui a pris le pouvoir en Syrie, a dénoncé cette incursion. Il a néanmoins affirmé que son pays était trop «épuisé» pour s'engager dans un nouveau conflit. Israël a conquis une partie du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, lors de la guerre israélo-arabe de 1967, avant d'annexer ce territoire en 1981. Une annexion qui n'est pas reconnue par l'ONU. Seuls les Etats-Unis, sous l'administration de Donald Trump, ont reconnu cette annexion en 2019. 

Vives Condamnations

Plusieurs pays ont dénoncé la volonté d’Israël d’étendre ses colonies dans le Golan annexé. Le ministère turc des Affaires étrangères a estimé qu’Israël cherche à «étendre ses frontières» avec le projet visant à doubler la population du Golan annexé.  «Nous condamnons fermement la décision d'Israël d'étendre les colonies illégales sur le plateau du Golan occupé depuis 1967. La décision en question constitue une nouvelle phase dans l'objectif d'Israël d'étendre ses frontières par l'occupation», a déclaré le ministère dans un communiqué. «Les actions actuelles d'Israël nuisent gravement aux efforts visant à établir la paix et la stabilité en Syrie et accroissent encore les tensions dans la région. 

La communauté internationale doit réagir», a-t-il ajouté.  Pour sa part, l'Allemagne a appelé le gouvernement israélien à renoncer à son projet visant à doubler la population dans la partie du Golan syrien annexée par Israël.

 Soulignant que «du point de vue du droit international, ce territoire contrôlé par Israël appartient à la Syrie», un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré que Berlin appelle le gouvernement israélien à renoncer à ce projet.  Berlin a souligné qu'il est «très important qu'en cette phase de bouleversement politique en Syrie, tous les acteurs de la région tiennent compte de l'intégrité territoriale de la Syrie, et ne la remettent pas en question». 

 De son côté, l'Arabie Saoudite a condamné le projet du gouvernement israélien visant à doubler la population dans la partie du Golan syrien occupée par Israël, dénonçant un «sabotage continu des opportunités de restaurer la sécurité et la stabilité en Syrie» après la chute d'Al Assad. 

Dans un communiqué, le ministère saoudien des Affaires étrangères a exprimé «la condamnation et la dénonciation par le royaume de la décision du gouvernement d'occupation israélien d'étendre la colonisation dans le Golan occupé», y voyant un «sabotage continu des opportunités de restaurer la sécurité et la stabilité en Syrie» après la chute de Bachar Al Assad. 

Pour sa part, le Qatar a déploré «un nouvel épisode dans la série d'agressions israéliennes sur les territoires syriens et une violation flagrante du droit international». L'Egypte a exprimé son rejet total et sa condamnation du plan d'expansion des colonies israéliennes dans le Golan syrien occupé. «L'Egypte considère les plans d'expansion des colonies israéliennes dans les territoires occupés du Golan syrien, lesquels contreviennent au droit international, comme une obstination à imposer le fait accompli», a souligné le ministère des Affaires étrangères égyptiennes dans un communiqué. 

Par ailleurs, l'armée israélienne a «violemment» frappé de nombreuses installations militaires sur la côte syrienne dans la nuit de dimanche à lundi, a indiqué une ONG, des raids qui ont provoqué la panique parmi les habitants. «Des avions de combat israéliens ont lancé des frappes» sur plusieurs sites, dont des unités de défense aérienne et des «dépôts de missiles sol-sol», selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). 

L'ONG affirme qu'il s'agit des «frappes les plus lourdes depuis 2012» dans la région côtière de Tartous (ouest), qui abrite une base navale russe. Depuis la fuite d'Al Assad, Israël a mené des centaines de frappes sur le territoire syrien, ciblant des entrepôts d'armes et les défenses aériennes de la marine syrienne. Hocine Lamriben

 

 

Le Conseil de sécurité appelé à assumer ses responsabilités

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a appelé, hier,  le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) à assumer ses responsabilités juridiques à l'égard des souffrances qu'endure le peuple palestinien, en raison de la poursuite des exactions sionistes dans la bande de Ghaza, depuis plus d'un an, et à prendre les mesures idoines pour protéger la solution à deux Etats. Dans un communiqué, repris par l'agence de presse Wafa, le ministère palestinien «a condamné l'agression et les déplacements forcés que l'armée d'occupation sioniste continue de perpétrer contre le peuple palestinien pour le 437e jour consécutif, ainsi que le ciblage des écoles-abris dans la bande de Ghaza, la démolition de zones résidentielles et la destruction des infrastructures de vie dans l'enclave palestinienne». Dans le même ordre d'idées, il a condamné «les crimes continus de l'armée d'occupation en Cisjordanie occupée, y compris à El Qods-Est, notamment les démolitions de maisons et d'installations, ainsi que la déformation des aspects de la vie palestinienne dans la majorité de la Cisjordanie occupée».  
 

 

Agression contre Ghaza  ; Huit martyrs dans de nouvelles frappes

Au moins huit Palestiniens sont tombés en martyrs et d'autres ont été blessés, hier, dans de nouvelles frappes sionistes dans le nord et le centre de la bande de Ghaza, a rapporté l'agence palestinienne de presse, Wafa. Les avions de combat de l'occupation sioniste ont bombardé une maison à Beit Lahia, au nord de l'enclave palestinienne, faisant au moins cinq martyrs et plusieurs blessés, a indiqué la même source. Trois autres Palestiniens sont également morts en martyrs lors du bombardement du camp de Nuseirat, dans le centre de Ghaza. Les forces d'occupation sionistes poursuivent leur agression barbare et génocidaire contre la bande de Ghaza, par voie terrestre, maritime et aérienne, depuis le 7 octobre 2023, faisant plus de 45 028 martyrs et 106 962 blessés, en majorité des femmes et des enfants, selon un nouveau bilan provisoire des autorités palestiniennes de la santé, annoncé lundi, alors que plus de 11 000 disparus se trouvaient toujours sous les décombres, au milieu de destruction massive d'infrastructures, en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent.
 

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