Le monde chrétien célèbre aujourd’hui la Nativité, fête dédiée à l’amour de Dieu. Hier soir, il y a eu un dîner somptueux, des cadeaux, des lumières et de la joie. Au même instant, à Ghaza, terre de Palestine, lieu de naissance de Jésus-Christ, s’est déversé un torrent de sang et de larmes.
A l’heure et plus précisément à la minute même où tous les chrétiens se sont levés pour une prière pour la paix, des enfants et des femmes sont tombés par dizaines sous des bombes à Ghaza. Et il n’y a eu, cette année, ni pèlerins ni visiteurs à El Quods, ville traditionnellement animée.
Les chrétiens de Palestine sont en deuil suite à la mort de nombre d’entre eux sous les balles de l’armée israélienne. Et solidaires avec Ghaza la martyre. Symboliquement, la crèche de l’enfant Jésus a été posée sur des ruines, un rappel de la destruction de l’enclave par des milliers de tonnes de bombes livrées par les Etats-Unis.
Quel goût aura donc leur bûche de Noël, plus précisément en Occident, largement complice des assassins israéliens qui ont ôté la vie, en quelques semaines, à plus de 20 000 Palestiniens – dont les deux tiers sont des enfants et des femmes – et mutilé 60 000 habitants.
Leur territoire a été quasi totalement rasé, les survivants sont sans abris, sans nourriture, sans eau ni électricité. Impuissants, ils attendent minute après minute que s’abattent la mort et le désespoir, ne sachant où aller dans leur terre transformée en un cimetière à ciel ouvert, fermé de toutes parts.
Pour les Ghazaouis encore en vie, très peu d’espoir de survie face aux cavaliers de l’apocalypse que sont devenus les Israéliens, ivres de vengeance. Ils s’en remettent à la protection divine et également au courage de leurs frères de la résistance qui se battent, armés de façon rudimentaire, mais animés d’une foi inébranlable en leur cause, qui est la libération de la Palestine et la protection de ses habitants.
C’est ce que firent au milieu du siècle dernier les Vietnamiens contre les agresseurs américains, et les Algériens en lutte contre les colonisateurs français. Les combattants de Ghaza aux pieds nus infligent de lourdes pertes à une des armées les plus puissantes du monde, lourdement équipée par les Etats alliés, en premier les Américains, suivis d’un quarteron de pays européens, le Royaume-Uni, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie et d’autres nations mais de moindre importance, tous dopés et aveuglés par la propagande du mouvement sioniste mondial. Ils exploitent honteusement le drame de la Shoah pour légitimer le projet d’annexion de la Palestine, toute entière, les deux derniers actes en cours, après la création et la consolidation d’Israël, étant l’annexion de la Cisjordanie et de Ghaza.
Le projet sioniste colonisateur est particulièrement porté par de puissants mouvements de droite et d’extrême droite, suprémacistes et racistes, partisans d’un génocide en Palestine. Actuellement au pouvoir à Tel-Aviv, sous la conduite du sinistre Netanyahu, ils engagent derrière eux toute l’armée et la frange de la société israélienne dupée sur le déroulement de l’opération du 7 octobre menée par le Hamas à l’intérieur même du pays.
La propagande a tenté de cacher ou minimiser la déroute des services de renseignement de l’armée israélienne. Une fois passée la stupeur et sous le poids des images des morts et des destructions à Ghaza, la communauté internationale s’est mobilisée contre le génocide en cours. Au premier plan, l’ONU et ses agences humanitaires, à leur tête l’inflexible Guterres, face au forcing des Etats-Unis qui rejettent tout cessez-le-feu à Ghaza.
Parallèlement, les peuples libres du monde entier battent le pavé avec des drapeaux palestiniens pour que cesse le massacre collectif des Ghazaouis. Et pour qu'enfin, après plus de 70 années d’amnésie et d’étouffement, la cause palestinienne soit remise à l’ordre du jour de la communauté internationale, et comprise comme une question de décolonisation pure et simple et comme la plus grande injustice du siècle dernier commise contre un peuple pacifique aux racines millénaires.