Le plan national de gestion des catastrophes a fait l’objet d’une évaluation lors de la dernière réunion du gouvernement, tenue le 5 octobre sous la présidence du Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane.
Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du Territoire, Brahim Merad, a présenté un rapport détaillé sur le niveau d’efficacité du plan national Orsec et des plans locaux, tels que définis dans le décret exécutif n°19-59 du 2 février 2019 fixant les modalités d’élaboration et de gestion des plans d’organisation des secours.
Il a ainsi dressé «un état sur l’opérationnalité des plans nationaux et locaux d’organisation des secours en cas de catastrophe, selon une perspective proactive, visant à passer d’une focalisation sur l’après-catastrophe vers une focalisation sur la gestion du risque de l’avant-catastrophe, et ce, dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale de prévention, d’intervention et de réduction des risques des catastrophes dans le cadre du développement durable».
M. Merad a abordé, dans sa présentation, «les capacités nationales et les moyens opérationnels d’intervention en cas de catastrophe, notamment en ce qui concerne le renforcement des stocks stratégiques et l’utilisation des technologies modernes et des méthodes scientifiques et pratiques dans le cadre de la mise en œuvre de ces plans».
Il a également relevé l’importance de la qualification des ressources humaines devant être mobilisées et impliquées, notamment les unités spécialisées de la Protection civile en tant que principal intervenant dans la gestion et la direction des interventions sur le terrain. Il s’agit, donc, d’une nouvelle approche proactive, qui vise à améliorer les plans en vigueur pour aller au-delà de la gestion des catastrophes. Autrement dit, le gouvernement veut anticiper les éventuelles catastrophes afin de les éviter ou tout au moins amoindrir leur intensité.
Nouveaux instruments de prévention
La gestion proactive des catastrophes devient aujourd’hui une nécessité absolue dans un monde bouleversé par les changements climatiques. Comme de nombreux pays, l’Algérie est durement impactée par les bouleversements météorologiques qui se manifestent soit par des chaleurs extrêmes et leur lot de canicule, de sécheresse et d’incendies, ou par des pluies diluviennes qui provoquent des inondations.
Il est donc impératif de revoir un bon système de prévention afin d’éviter de graves catastrophes, comme les récentes inondations qui ont presque fait disparaître toute une ville en Libye. Ayant déjà l’expérience de la gestion des inondations meurtrières de 2001 à Alger et celles de 2008 dans la vallée du M’zab, l’Algérie s’échine ainsi à perfectionner les mécanismes et les instruments de prévention et de gestion des catastrophes.
Il faut rappeler que le gouvernement a commencé l’actualisation et l’amélioration des plans et des stratégies prévus dans la loi 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable.
Les principales améliorations introduites dans la nouvelle loi, avait affirmé en mai dernier M. Benabderrahmane, «reposent sur la détermination quantitative des objectifs stratégiques majeurs en matière de réduction des effets des catastrophes, la conformité totale du système algérien avec le cadre de Sendaï et l’Accord de Paris (COP21) pour réduire les effets des changements climatiques». L’Algérie a en effet élargi sa liste des risques de catastrophes en incluant les menaces cybernétiques et biotechniques.
Aussi, le gouvernement passe désormais de la «gestion des catastrophes» à «la gestion des risques de la catastrophe». C’est dans le même esprit que le gouvernement a soumis un projet de loi sur la gestion et la protection du domaine forestier, actuellement en examen au Conseil de la nation.
Par ailleurs, l’avant-projet de finances pour 2024 a été examiné lors de la réunion du gouvernement dans la perspective de le présenter lors d’un prochain Conseil des ministres. Le gouvernement s’est aussi penché sur un projet de décret exécutif portant création d’un haut-commissariat des ports et fixant ses missions, son organisation et son fonctionnement.
Des lignes maritimes pour décongestionner le trafic routier
Des lignes de transport maritime de voyageurs reliant les différentes villes côtières verront bientôt le jour pour décongestionner le trafic routier. L’annonce a été faite jeudi par le ministre des Transports, Youcef Chorfa. Répondant à la question d’un député lors d’une séance plénière à l’APN, le ministre a assuré que «plusieurs mesures ont été prises pour créer des lignes de transport maritime de voyageurs entre les villes côtières afin de permettre aux citoyens de se déplacer, notamment en été, à travers la fourniture de ferries conformes aux normes techniques et de sécurité qui peuvent accéder aux ports».
Selon lui, ces nouvelles lignes vont être assurées par l’Entreprise nationale de transport maritime des voyageurs (ENTMV), qui a déjà préparé deux navires pour les exploiter dans le transport maritime urbain durant l’été. M. Chorfa a souligné qu’en plus de la ligne Sablettes–Tamenfoust déjà en service, l’ENTMV étudie avec les autorités portuaires la possibilité de commencer à exploiter la ligne maritime Alger-Dellys. Des lignes comme Alger-Oran, Alger-Béjaïa ou encore Alger-Annaba pourraient également entrer en service bientôt. R. N.