Gestion des risques majeurs : Une nouvelle loi bientôt promulguée

23/05/2023 mis à jour: 06:50
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Photo : D. R.

Le Colloque international sur le thème «Réduire le risque sismique : gouvernance et prospective», organisé à Alger et qui a réuni plusieurs experts, chercheurs internationaux et locaux et acteurs de différents secteurs, a été riche en débats.

Profitant de cette opportunité et supervisant le lancement des Journées portes ouvertes sur le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag), à l'occasion du 20e anniversaire du séisme de Boumerdès, Brahim Merad, ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, a annoncé «une révision exhaustive de la base législative du système national de prévention des risques majeurs». Cette loi «permettra de définir les mécanismes de prévention et d'intervention en recensant les conséquences de chaque risque, outre le niveau de fragilité de l'infrastructure et de l'environnement dans le cadre du développement national durable», a-t-il mis en exergue.

Le ministère œuvre à «la création d'un programme national de recherche scientifique et de développement technologique dédié à la gestion des risques des séismes au niveau du Craag». Il vise à «définir et à développer les méthodes et les outils scientifiques et technologiques propices et efficaces, avec un coût économique acceptable». Il a fait état de «l'élaboration d'un plan global de prévention contre le risque sismique qui définit le classement des zones sismiques en vue d'obtenir l'information adéquate et recomposer l'équilibre des structures».

Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, avait annoncé, à l’ouverture du colloque, la promulgation de la nouvelle loi qui remplacera la 04-20 du 25 décembre 2004, relative à la prévention des risques majeurs et la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable, avec ses textes d’application courant 2023.

L’ancienne loi a été dépassée par les événements internationaux (Cadre de Sendai de 2015 ayant introduit de nouveaux concepts). Il a été constaté une faiblesse de la prévention et de la prévision laissant place à l’intervention seulement (gestion de la catastrophe et non du risque de la catastrophe) dans un contexte d’événements extrêmes (inondations et feux de forêt, sécheresse, désertification) dus aux changements climatiques (inondations de Jijel décembre 2020 et tout récemment 3-4 mai 2021 les inondations de Médéa et M'sila).

Les experts ont noté aussi l’aggravation de certaines situations par l’être humain (feux d’origine humaine volontaires ou involontaires, constructions illicites dans des zones non constructibles, lits mineurs et majeurs et les berges des oueds, rejets anarchiques des déchets et obstruction des réseaux d’évacuation). La stratégie doit fixer des objectifs chiffrés et mesurables déclinés en actions à court, moyen et long terme, tout en définissant les responsabilités au niveau central et local.

Hamid Afra, délégué national aux risques majeurs, a précisé que le pays est passé actuellement à un éventail de 18 risques majeurs, avec l’introduction de nouveaux risques émergents, notamment «les risques climatiques extrêmes, le risque cybernétique, le risque spatial, le risque d’acridiens et le risque biotechnologique». En outre, le phénomène des risques majeurs a été accentué par la croissance urbaine et démographique, qui a généré des dysfonctionnements importants dans les villes, aujourd’hui étalées et 
déstructurées. 

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