Génocide contre le peuple sahraoui : Les organisations humanitaires internationales tenues pour responsables

09/01/2024 mis à jour: 03:37
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Les dépassements du Maroc relèvent de crimes contre l’humanité

L’Association des parents des détenus et disparus sahraouis a tenu les organisations humanitaires internationales pour responsables du génocide que commet l’occupant marocain contre le peuple sahraoui, appelant l’Etat espagnol à assumer toutes ses responsabilités envers son ancienne colonie, a rapporté hier l’APS, citant l’Agence de presse sahraouie (SPS). 
 

Dans une intervention à l’occasion d’un événement organisé dimanche par le Bureau sahraoui de coordination de la lutte antimines (Smaco), le président de l’Association, Abdeslam Ammar, a affirmé que «le bombardement par l’occupant marocain de civils sahraouis à l’aide de drones vient en continuité des crimes et génocide que commet le Maroc depuis le début de son invasion du Sahara occidental, le 31 octobre 1975».

 Il a précisé, dans le même contexte, selon SPS, que ces affirmations «ne sont pas une accusation gratuite, mais se basent sur les preuves irréfutables d’un tribunal espagnol qui permettraient de poursuivre des responsables marocains (civils et militaires) devant la justice espagnole pour génocide au Sahara occidental, à travers notamment des attaques systématiques visant des civils entre 1975 et 1991».
 

Dans le même ordre d’idées, le président de l’Association des parents des détenus et disparus sahraouis a tenu également les organisations humanitaires internationales, à leur tête le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pour responsables du génocide perpétré par l’occupant marocain contre le peuple sahraoui, particulièrement contre les détenus politiques sahraouis «à qui le CICR n’a pas rendu visite depuis 1996, en raison des obstacles marocains». 

En outre, Abdeslam Ammar a tenu l’Espagne «pour responsable du sort réservé aux Sahraouis, compte tenu de ses responsabilités juridiques, politiques et morales envers son ancienne colonie». 
De son côté, le directeur du Smaco, Taleb Haidar, a indiqué dans son intervention «l’importance de recenser les attaques de l’occupant marocain, afin d’exposer l’ampleur des crimes hideux et horribles commis contre les civils sahraouis aux organisations internationales».
 

Une «insulte à l’Afrique»

Par ailleurs, le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès des Nations unies et des organisations internationales à Genève, Oubi Bouchraya Bachir, a indiqué hier que le Maroc ne pouvait pas présider le Conseil des droits de l’homme de l’ONU au nom de l’Afrique, en raison notamment de son statut d’occupant militaire au Sahara occidental et de son refus de ratifier la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. 

Dans une déclaration de presse, Oubi Bouchraya a expliqué que le Maroc «n’aurait pas osé se présenter à un poste de cette importance, tant du point de vue symbolique que procédural, sans son sentiment chronique d’impunité, malgré son terrible bilan en matière de droits de l’homme, que ce soit au Maroc même, ou au Sahara occidental, territoire qu’il occupe militairement depuis 1975 et où il impose un état de répression absolue et des violations systématiques des droits de l’homme».

 «Si l’élection du Maroc à la présidence du Conseil des droits de l’homme se concrétise, elle sera une preuve supplémentaire du profond dysfonctionnement structurel des institutions internationales, et une insulte à l’Afrique. Le Maroc est le pays le moins apte à refléter les valeurs africaines dans le cycle actuel de la présidence du Conseil des droits de l’homme des Nations unies», a-t-il souligné. 

Selon le diplomate sahraoui, l’insistance du Maroc à ne pas se plier à l’opinion majoritaire du Groupe africain à Genève pour suivre la tradition établie d’approbation du candidat au sein dudit Groupe, afin de ne pas donner l’image de l’incapacité du continent à résoudre ses problèmes démocratiquement, «est la plus grande preuve de sa ferme conviction qu’il perdra tout vote au sein du Groupe africain».

 «En plus d’être fortement condamné et dénoncé par toutes les organisations internationales de défense des droits de l’homme, le Maroc est le seul pays africain qui refuse toujours de ratifier la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. 

C’est aussi le pays africain qui continue à violer systématiquement la Charte fondatrice de l’Union africaine, notamment l’article 4 qui stipule l’obligation de respecter les frontières héritées au moment de l’indépendance», a-t-il rappelé. Et d’ajouter que depuis 2015, les missions techniques de l’ONU ont été empêchées de se rendre au Sahara occidental par l’occupant marocain, qui refuse aussi d’accepter tout mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), incluant parmi ses prérogatives la surveillance du respect des droits de l’homme. 

«Le Maroc commet toutes sortes de violations des droits de l’homme à l’encontre de son propre peuple (...). Il est directement responsable de la répression des immigrés africains, contre lesquels il commet de terribles massacres, dont le dernier en date est celui de Nador-Melilla en juin 2022», a affirmé Oubi Bouchraya Bachir. 

Ce dernier a, en outre, énuméré les nombreux scandales de corruption dans lesquels le Maroc est impliqué, notamment en Belgique dans le cadre du «Marocgate» ayant éclaboussé les institutions européennes, et d’espionnage à travers le monde au moyen du logiciel sioniste «Pegasus».
 

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