Forte tension sur la semoule à Constantine : Les commerçants évoquent plusieurs raisons

13/12/2023 mis à jour: 04:15
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Les quantités livrées sont épuisées dès leur distribution

La tension sur la semoule dans la wilaya de Constantine remonte à la surface depuis plus de 20 jours, provoquant un manque significatif dans plusieurs magasins. 

La semoule est devenue depuis quelques jours un produit rare, causant une forte demande sur le marché et des files d’attente interminables devant les commerces approvisionnés en cette denrée alimentaire. Lors de notre tournée dans plusieurs magasins de vente en gros comme chez les détaillants, les commerçants interrogés ont mis en avant plusieurs raisons pour expliquer la pénurie de la semoule. 

«Ce sont les grossistes qui ne nous alimentent pas. Ces derniers justifient cette situation par l’indisponibilité de la semoule et d’autres par les mesures draconiennes imposées par les services du commerce», nous a déclaré un commerçant détaillant au centre-ville de Constantine, vendant de la semoule pour un prix de 70 DA le kilogramme. 

Un autre affirme qu’il s’agit carrément d’indisponibilité du produit. Un troisième a jeté la balle dans le camp de la direction du commerce qui veille, selon ses dires, sur la distribution et la disponibilité de la semoule. Peu importent les causes avancées par nos interlocuteurs, la ruée des Constantinois sur ce produit de base est de plus en plus visible ces derniers jours. Certains citoyens avouent qu’ils ont demandé à «des connaissances» de leur ramener un sac de semoule. «Regardez ! C’est une supérette à Ali Mendjeli qui a fait de la publicité sur Facebook annonçant la disponibilité de la semoule à son niveau et avec des prix raisonnables.

 C’est drôle et affligeant à la fois», nous a montré sur son Smartphone un homme rencontré dans un magasin d’alimentation générale. Cette crise a causé des difficultés d’approvisionnement dans de nombreux commerces. Des consommateurs ont lié cette tension sur la semoule à l’approche du Ramadan. 

Un mois qui a toujours connu une forte demande pour ce produit de première nécessité. Certains se demandent si ce n’est que la préparation préméditée d’une prochaine crise, tout en exprimant leurs inquiétudes que cette pénurie soit associée à d’autres de produits, comme l’huile de table et entraîner par la suite une flambée des prix dans certains endroits et des manques dans d’autres. 

Par ailleurs, Laïd Bouhenguel, coordinateur du bureau de wilaya de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a rejeté l’hypothèse portant sur l’indisponibilité au niveau des minoteries. Notre interlocuteur a affirmé que la quantité distribuée quotidiennement n’a pas diminué, mais le problème de ces perturbations sera réglé dans quelques jours. Si ce n’est pas la disponibilité qui fait défaut, quelle est la véritable cause de cette tension ? S’agit-il d’une autre campagne de spéculation ? 

«Il est aussi question de facturation», a dit M. Bouhenguel. Et d’expliquer que la marge bénéficiaire des grossistes dans la semoule est très minime. «L’obligation de la facturation pour la semoule a été considérée par des grossistes comme une mesure pénalisante. Certains, qui ont refusé d’acheter de la semoule des minoteries imposant cette facture, sont soumis à payer l’impôt sur le chiffre d’affaires et non pas sur le bénéfice. 

Au moment où ça devrait être le contraire. Je m’étale encore plus avec un exemple, où un commerçant ayant un fonds de roulement de 1 milliard et un bénéficie de 30 millions. Le concerné se voit payer des impôts selon son fonds de roulement, ce qui est inadmissible pour ces commerçants», a-t-il précisé. Certains grossistes à la cité des Frères Abbas, communément appelée Oued El Had, n’ont pas manqué de pointer du doigt les mesures prises par les pouvoirs publics, qualifiées d’archaïques tout en pénalisant le commerçant. 

Selon eux, ces mesures prises sans réflexion dans le but de lutter contre la spéculation provoquent plus de problèmes que d’être des solutions. «Des commerçants dans la commune de Hamma Bouziane m’ont affirmé qu’ils n’ont pas vendu de la semoule depuis un bon moment. Sachant qu’au mois d’octobre, la semoule était déjà disponible. Brusquement à trois mois du Ramadhan, le manque a commencé à être ressenti. Des rumeurs ont fait leurs effets, à la mi-novembre et se sont accentuées ces derniers jours avec le réflexe du consommateur qui commence à prévoir de stocker ces produits de base»,  nous a révélé un habitant de la commune de Hamma Bouziane. 

Afin d’avoir la version de la direction du commerce de la wilaya de Constantine face à cette ambigüité caractérisant la disponibilité de la semoule sur le marché, nous nous sommes rendus au siège de cette direction. En l’absence du premier responsable du secteur, aucune information ne nous a été fournie. Nous avons également appelé à maintes reprises, mais sans résultat.

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