A l’initiative de la section de Guelma du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (Snapo), une journée de formation médicale a été organisée, jeudi 7 mars, à l’hôtel Lala Maouna de Guelma sous le thème «Diabète et ramadan».
Il s’agit-là d’une thématique pertinente d’autant que le pharmacien d’officine est, de par sa proximité immédiate avec le malade diabétique, à la veille du ramadan, un interlocuteur privilégié voire «un conseiller averti». «Nous organisons cycliquement des journées de formation médicale au profit de nos pharmaciens d’officine affiliés au Snapo.
Les échanges fructueux qui ont eu lieu, aujourd’hui, entre les pharmaciens et les différents communicants ont cerné et enrichi la thématique proposée», a déclaré El Watan, le docteur Tolgui Kamel, président de la section syndicale du Snapo à Guelma. Et de conclure : «Nous sommes appelés à accompagner les malades diabétiques non seulement toute l’année, mais durant le mois de ramadan plus que jamais».
En effet, à l’écoute des communicants, dont entre autres un médecin interniste et un diabétologue, le rôle du pharmacien n’est plus à démontrer, ou du moins ne se résume pas à honorer une ordonnance. «Mais plus précisément qui doit décider du jeûne ou non. Est-ce le patient, le médecin ou l’imam ?» questionne le docteur Abdelaziz S., interniste du secteur privé lors son intervention à l’adresse de l’assistance.
Coup de théâtre, tout le monde a répondu : «Ni l’un ni l’autre, nous sommes tous appelés à accompagner le malade, car ce dernier fera à sa guise malgré l’interdiction de jeûner. Le médecin et particulièrement le pharmacien se doivent de régler le glucomètre du patient au moment de le lui remettre et lui apprendre à respecter scrupuleusement son autosurveillance glycémique durant le mois de ramadan afin d’éviter les complications d’une hypo ou d’une hyperglycémie.
Ce réglage va faciliter l’interprétation de la glycémie lors de la lecture du glucomètre par le médecin traitant, car trop souvent, nous avons des chiffres sans date ni heure de prise. Il va des réajustements des dosages de certains médicaments dont les effets secondaires sont foudroyants».
Bien évidement, si un protocole médical va déterminer si le patient doit impérativement rompre son jeûne pour les diabétiques de type 1 «insulinodépendant», notamment pour les patients à risque élevé et modéré, il n’en demeure pas moins que même «cette frange de patient ne mesure pas la gravité de la situation en persistant dans le jeûne, pis encore, le médecin traitant et encore moins le pharmacien ne sont informés.
Et c’est pour cette raison que nous avons une hausse significative d’AVC et d’IDM pendant les jours qui suivent le mois de ramadan, suite à un épaississement du fluide sanguin», conclut le docteur Abdelaziz S. Notons également que les pharmaciens d’officine ont également suivi avec attention d’autres communications de spécialistes dédiées à l’éducation thérapeutique en pré-ramadan chez le patient, mais encore, la mise en évidence des compléments alimentaires dans les dispositifs médicaux.
Quoi qu’il en soit, la sonnette d’alarme est tirée. «La plupart des diabétiques algériens jeûnent en cachette et ce n’est pas une blague. Faute d’imposer, il faut accompagner et sensibiliser le patient sur les risques, et c’est à lui finalement de décider», s’accordent à dire les professionnels présents lors de cette journée. À méditer !