La Cnuced estime qu’une «augmentation modeste» des flux d’investissements directs étrangers en 2024 semble possible, car les projections relatives à l’inflation et aux coûts d’emprunt indiquent une stabilisation des conditions de financement pour les opérations d’investissement.
La Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) s’attend à un rebond modeste des flux mondiaux d’investissements directs étrangers IDE. Tout en soulignant que les IDE ont connu une hausse marginale de 3% en 2023 avec 1370 milliards de dollars, la Cnuced estime qu’une «augmentation modeste des flux d’investissements directs étrangers en 2024 semble possible, car les projections relatives à l’inflation et aux coûts d’emprunt sur les principaux marchés indiquent une stabilisation des conditions de financement pour les opérations d’investissement international».
Les flux d’investissements directs étrangers peuvent inclure, précise le communiqué de la Cnuced, des investissements «réalisés par des entreprises ou des gouvernements dans d’autres pays ou des entreprises ou des projets dans ces pays». Si le niveau de résilience de l’économie mondiale et la dissipation des craintes de récession ont permis l’année dernière un certain mouvement des IDE, des facteurs bloquant peuvent se manifester en 2024.
La Cnuced cite certains risques géopolitiques, ainsi que l’incertitude économique, la hausse des taux d’intérêt et les niveaux d’endettement élevés dans certains pays, qui pourraient entraver l’investissement direct étranger. L’agence onusienne a relevé, pour l’année 2023, un repli des IDE dans la zone européenne en diminuant de 23%.
Les flux ont également stagné dans d’autres pays développés avec, notamment, une croissance nulle en Amérique du Nord. «Aux Etats-Unis, le plus grand bénéficiaire des IDE, les entrées en 2023 ont diminué de 3%, le nombre de nouveaux projets de 2% et les opérations de financement de projets de 5%.»
Afrique : chute des opérations de financement de projets
La Chine, qui a enregistré une rare baisse des entrées des IDE (-6%), a tout de même affiché une croissance des annonces de nouveaux projets (+8%). Sur le continent asiatique, «l’attrait de la région pour les investissements dans l’industrie manufacturière a été souligné par un bond de 37% des annonces de nouveaux projets, avec une forte croissance au Vietnam, en Thaïlande, en Indonésie, en Malaisie, aux Philippines et au Cambodge», indique le même rapport.
Concernant le flux des investissements directs étrangers à destination des pays en développement, la Cnuced enregistre une nette régression, avec une chute de -9% pour atteindre 841 milliards de dollars. Une baisse de 12% est enregistrée dans les pays en développement du continent asiatique et une baisse de 1% en Afrique, rapporte encore la Cnuced.
Le montant des flux d’IDE à destination de l’Afrique en 2023 a été de l’ordre de 48 milliards de dollars. Si les annonces de nouveaux projets ont progressé au Maroc, au Kenya et au Nigeria, le même rapport remarque que les opérations de financement de projets ont chuté d’un tiers, «soit plus que la baisse moyenne mondiale, ce qui affaiblit les perspectives pour les flux de financement d’infrastructures», indique la même source.
Le rapport de la Cnuced souligne en outre que le financement de projets internationaux et les fusions-acquisitions «ont le plus souffert de la hausse des coûts de financement en 2023, avec respectivement 21 et 16% d’opérations en moins». De même pour les annonces de nouveaux projets, qui ont diminué de 6% en nombre mais ont par contre augmenté en valeur de 6% aussi. Les annonces de nouveaux projets ont concerné principalement l’industrie manufacturière, ce qui, selon la Cnuced, constitue «un premier signe de reprise après une tendance à la baisse sur le long terme».