Les travaux du 11e congrès du Front de libération nationale (FLN) prendront fin aujourd’hui, avec l’élection du nouveau secrétaire général et d’une nouvelle direction du parti pour les cinq ans à venir.
Hier, au deuxième jour de ces assises, les membres du comité central ont exprimé, lors d’un débat ouvert dans la grande salle du CIC, leur avis sur la situation interne du parti. Messaoud Chihoub, président du congrès, a, dans sa prise de parole à l’issue de l’adoption du rapport de la commission portant sur «les principes idéologiques du parti», appelé à élire un comité central composé d’élite : «Nous devons élire des personnes compétentes parmi les enfants du FLN. Les membres du comité central doivent être tous des militants de souche et non des personnes qui militaient auparavant dans un autres parti, avant d’intégrer dans un passé récent le FLN», tranche Chihoub.
Une proposition applaudie par les congressistes qui a insisté sur «l’élimination du nomadisme politique», «la corruption» et «les conflits d’intérêts» du parti. Chihoub, un homme de loi, a expliqué que tous les congressistes ont le droit de présenter leur candidature pour siéger dans le comité centrale, sans préciser, toutefois, que la commission de candidature peut refuser des dossiers sur la base des enquêtes menées préalablement sur les concernés. Hier, beaucoup d’intervenants ont défendu le hirak qui, selon eux, n’a jamais «banni le FLN». Bien au contraire, pour eux, le FLN est devenu la première puissance politique du pays grâce au vote et au soutien de la population : «Le FLN dégage est une campagne orchestrée par d’autres formations politiques et non par le hirak», affirment-ils en substance.
Dans son dernier discours, le secrétaire général sortant a longuement abordé cette question précisant que «le parti a connu, certes, une situation très difficile, durant la période post-hirak, mais les résultats qu’il a réalisés lors des différentes élections lui ont permis de trouver sa place de leader sur la scène politique».
Il a rappelé que le FLN a obtenu 98 sièges à l’APN lors des dernières législative, 25 sièges au Conseil de la nation lors des élections du renouvellement de la moitié des membres du Sénat. «Notre victoire a couronné nos efforts entrepris pour éradiquer la corruption, un danger ayant piégé et menacé la parti dans son existence», a-t-il appuyé.
De son côté, Rabhi Ahmed a évoqué la lutte des clans qui gangrène le parti d’où, dira-t-il, la nécessité «de rehausser à la place qu’il faut» les vrais militants du FLN et non «les intrus». Quant à la succession de Baadji, le nom de Abdelkrim Benmbarek est revenu, hier encore, avec insistance parmi les 3234 congressistes. Cet ex-député et actuel membre de l’Assemblée populaire de la wilaya d’Alger figure dans la composante de la commission de candidature, ce qui a suscité des interrogations parmi l’assistance.
Mais d’après un membre de la commission, le concerné peut se retirer de la commission s’il désire se porter candidat au poste de secrétaire général du parti.
Par ailleurs, si pour les congressistes Benmbarek est le futur patron du FLN, ceci ne semble pas décourager Boudjemaa Haichour qui dit «maintenir sa candidature jusqu’au bout». «Je cherche la caution des militants de base à l’effet de mettre ma riche et longue expérience au service du parti», nous rappelait l’ancien ministre de la Poste et des Télécommunications. Il faut noter qu’ hier tard dans la soirée, les congressistes devaient élire les membres du comité central. Chaque wilaya élira son propre quota, proportionnellement à la présence du parti dans chacune d’elle.