Fièvre aphteuse : La maladie qui fait trembler le monde animal

23/03/2025 mis à jour: 07:56
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Bien qu’elle soit virulente chez les animaux, la fièvre aphteuse n’est pas transmissible à l’homme

La fièvre aphteuse, cette maladie qui touche les cheptels de bovins, ovins et caprins fait encore parler d’elle. 

Selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), c’est une maladie virale du bétail, hautement contagieuse, qui a des répercussions économiques significatives, avec une morbidité de 100%, notamment dans les élevages intensifs. «Le virus de la fièvre aphteuse est retrouvé dans toutes les excrétions et sécrétions des animaux contaminés. 

Il peut être présent dans le lait et dans la semence jusqu’à 4 jours avant l’apparition des signes cliniques. Les animaux guéris de l’infection peuvent être porteurs du virus, et ceux infectés expirent notamment de grandes quantités de virus sous forme d’aérosol qui peuvent infecter d’autres animaux par les voies respiratoires ou par voie orale», lit-on sur le site de l’OMSA. 

Le micro-organisme, responsable de la fièvre aphteuse, est un aphtovirus de la famille des Picornaviridés. Il existe sept souches, à savoir : A, O, C, SAT1, SAT2, SAT3 et Asia1, dont chacune requiert une souche vaccinale spécifique pour assurer l’immunité d’un animal vacciné. 

En outre, la gravité de cette maladie réside dans la facilité de sa propagation. Quant aux signes cliniques de l’épizootie, ils se traduisent typiquement par des lésions du nez, de la langue, des lèvres, de la cavité orale, des espaces interdigités, au-dessus des onglons, etc. 

D’autres symptômes fréquents se résument par des fièvres, dépression, hypersalivation, perte d’appétit et de poids et chute de la production de lait. Une autre particularité du virus aphteux est qu’il est le premier virus animal à être découvert, et ce, vers la fin du XIXe siècle. Bien qu’elle soit virulente chez les animaux, la fièvre aphteuse n’est pas transmissible à l’homme, rassure l’OMSA. 

En Algérie, l’épizootie de la fièvre aphteuse remonte à bien longtemps. Le pays a connu de nombreux épisodes, notamment en 1966, 1977, 1990, 1991, 1992 et 1999. C’est d’ailleurs en 1999, qu’un texte de loi, relatif aux mesures spécifiques de lutte contre la fièvre aphteuse, a vu le jour. 

Recrudescence alarmante

Cependant, c’est en 2014 que l’Algérie a été confrontée à une recrudescence du nombre de foyers. Selon un document du ministère de l’Agriculture, détaillant le dispositif de surveillance et de lutte contre la fièvre aphteuse, publié en 2015, un total de 418 foyers a été recensé à travers 299 communes dans 27 wilayas du pays. Les dégâts causés par l’épizootie sont plus ou moins considérables. 

Ainsi, 6508 bovins, 1572 ovins et 200 caprins ont été abattus et 413 autres bovins ont fait objet de destruction. Selon le même document, le taux de morbidité enregistré à l’époque était de 38,89%. En 2014, l’Etat avait mis de gros moyens humains, financiers et logistiques afin d’éradiquer cette maladie. 

Outre les mesures de prévention mises en place, un plan de lutte a été mis en exécution. Une vaste campagne de vaccination a touché 1 770 458 bovins, et le lancement d’une enquête sérologique pour la recherche d’éventuelles circulations virales chez les petits ruminants et déterminer l’immunité chez l’espèce bovine. 

Cependant, après 10 ans de lutte, la fièvre aphteuse persiste encore, continuant à causer des pertes économiques substantielles pour les éleveurs et l’économie nationale dans son ensemble. 

Dans une récente intervention, le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, a déclaré en janvier dernier que «400 000 têtes bovines et ovines seront vaccinées contre la fièvre aphteuse avant la fin du mois de janvier à titre préventif suite à l’apparition de cette maladie animale dans certaines wilayas du pays». 

Il avait également fait savoir que 120 000 têtes ont déjà été vaccinées, tout en faisant état d’un suivi sur le terrain de la situation suite à l’apparition de cette maladie animale, rassurant les éleveurs quant à la disponibilité des vaccins. 

Dans le même sillage, le ministre avait également fait savoir qu’un appel d’offres international pour acquérir les vaccins a été lancé, ainsi qu’un programme visant à généraliser la vaccination à l’échelle nationale. Omar Arbane
 

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