Surnommée la Flamboyante, Timimoun attire, chaque année, de nombreux touristes locaux et étrangers.
La saison touristique saharienne redémarre avec une grande ambition chez les agents de voyages qui s’investissent dans le réceptif, essentiellement vers Djanet, Tamanrasset, Ghardaïa et la Saoura. Elle commence avec la fête du Mawlid Ennabawi à travers de nombreuses festivités à Taghit, Béni Abbès, Adrar, Timimoun et Boussaâda.
Surnommée la Flamboyante, Timimoun attire, chaque année, de nombreux touristes locaux et étrangers. Des touristes en quête d’aventures et de dépaysement. Appelée localement S’boue ou S’boue Ennabi, cette fête socioreligieuse, très colorée et rehaussée par son rituel cadencé au fur des étapes, un legs millénaire jalousement préservé par les populations locales, qui ont, en sus d’autres efforts fournis, œuvré à conférer à cette manifestation une dimension universelle jusqu’à son classement en 2015 parmi le patrimoine universel par l’Organisation onusienne pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).
Ces manifestations religieuses et sites sacrés du Sud offrent aux visiteurs l’opportunité de découvrir la culture et la spiritualité locales ainsi que l’histoire de la région. Les touristes peuvent interagir avec les habitants locaux et apprendre davantage sur leur mode de vie, leurs croyances et leurs traditions, ce qui contribue à promouvoir les échanges interculturels et à enrichir l’expérience touristique. C’est une manière de mettre en valeur des traditions orales et des pratiques sociales, des rituels, mais aussi l’artisanat et de mettre en lumière les patrimoines culturels. Béni Abbès, autre perle du Sud, accueille les festivités du Mawlid.
Les habitants tiennent à leurs traditions comme la prunelle de leurs yeux. Un spectacle haut en couleur où des centaines de troupes de S’hab El Baroud, issues des différentes régions et localités du sud-ouest du pays, se donnent la réplique, dans une ambiance de musique et de danse traditionnelles. Les structures hôtelières publiques - à l’instar de l’hôtel Rym qui fait partie de la chaîne hôtelière El Aurassi (groupe HTT), et qui compte 112 chambres - affichent de bons taux d’occupation à cette occasion. La formule logement chez l’habitant est aussi très prisée.
Pour la nouvelle saison, des options auprès des hôteliers locaux ont été prises d’octobre 2023 à janvier 2024. La reprise des vols Paris-Djanet a boosté la fréquentation étrangère la saison dernière et on parle d’un probable vol Paris-Ghardaïa-Timimoun. Contacté, l’expert en tourisme, Mohamed Bourad, affirme : «Les agents de voyages domestiques sont en train de construire leurs packs avion, séjours et ou circuits randonnés, trek, méharées et 4x4. Je pense que ce sera une bonne saison pleine de promesses. Même les Algériens résidant en Europe s’intéressent au Sud-Ouest, Hoggar, Tassili, Mzab, Saoura, Souf et les Ziban.» D’après lui, les prix ont augmenté légèrement par rapport à l’année passée.
L’inflation touche aussi les voyages mais l’industrie s’adapte à cette nouvelle réalité. Autre remarque : une très grande demande des entreprises, corporate, team building et coaching, thérapie et yoga d’Europe, d’Alger et d’Oran. L’organisation d’activités de team building, dans le Sud, pourrait être une excellente idée pour renforcer la cohésion d’une équipe d’entreprise, tout en profitant des attraits touristiques de la région.
Des dunes aux étoiles, une aventure inoubliable
En raison de l’importance croissante accordée à la culture d’entreprise et à la satisfaction des employés, la demande pour des activités de team building, dans le secteur du tourisme, a augmenté. Ses activités permettent de relâcher la pression et de réduire le stress, loin du milieu professionnel et de la routine. L’événementiel est un levier incontournable pour booster la fréquentation. Pour cela, il a été décidé d’organiser des marathons, montgolfier et VTT, au Hoggar et à Timimoun.
«Les agents de voyages innovent en introduisant des animations, kayak, trek, jeux, VTT, parapente et quad. Des nouveautés dans certaines régions comme des circuits équestres à Boussaâda, Djelfa et Timimoun. Il faut renforcer l’offre siège avion pour éviter la spéculation. Air Algérie doit mettre des moyens supplémentaires», ajoute Mohamed Bourad.
Signalons que la 22e édition du Salon international du tourisme et des voyages (Sitev), qui sera organisée du 28 septembre au 1er octobre à la Safex (Alger), va remettre au goût du jour les anciens circuits du Sud, notamment la route des ksour et redonner un second souffle à la boucle des oasis (Biskra, Boussaâda et El Oued). La route des ksour est présentée comme étant bien plus qu’un simple voyage. C’est une aventure dans le temps, une immersion dans l’histoire et la culture de l’Algérie.
Des circuits destinés aux amateurs d’aventure en quête de paysages époustouflants, des passionnés de culture désireux de découvrir les traditions authentiques ou aux voyageurs curieux en quête de nouvelles expériences.
Ce regain d’intérêt pour le produit saharien doit, cependant, être accompagné d’une stratégie, en vue de valoriser la destination et se repositionner sur les marchés avec des plans de communication et des plans médias effectifs et proactives, initiés par des professionnels. Cette approche doit graviter, entre autres, sur la définition de l’offre de produit pour le domestique et in coming, améliorer les services hôteliers et l’offre aérienne, selon une tarification attractive et établir un plan de promotion homogène par pays et par marchés.
Plus de 5 000 touristes étrangers ont séjourné à Djanet
Pas moins de 5335 touristes de 37 nationalités et plus de 21 000 autres nationaux ont visité Djanet durant la dernière saison touristique saharienne 2022-2023, a indiqué, hier, la direction locale du tourisme et de l’artisanat (DTA). Une hausse notable a été enregistrée cette saison en termes de flux touristiques comparativement à celle l’ayant précédée (2021-2022) dans laquelle 3200 touristes étrangers issus de 34 pays et près de 19 000 autres nationaux ont séjourné à Djanet, a précisé le directeur du secteur, Alamine Hammadi.
Cette augmentation du nombre de touristes s’explique par les nouvelles mesures prises par l’Etat pour promouvoir le tourisme saharien, notamment l’ouverture de la desserte aérienne directe entre les aéroports Charles-de-Gaulle à Paris (France) et de Cheikh Amoud-Belmokhtar à Djanet, en plus de la facilitation des procédures au profit des touristes étrangers, en ce qui concerne l’obtention du visa dès leur arrivée aux postes frontaliers terrestres et aériens, a-t-il souligné. R. S.