Festival de la musique Aroubi à Blida : Des vedettes à l'affiche

24/12/2024 mis à jour: 11:46
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Le musicien Farid Khodja, musicien de renom

 La septième édition du Festival de la musique et chanson aroubi se déroule du 25 au 28 décembre à la salle Promo Sim, située au boulevard Mohamed Boudiaf, ex-20 Mètres l Les associations musicales qui participent à ce festival proviennent de Blida, Boufarik, Koléa et Alger.

 

Pour les interprètes, Farid Khodja est programmé pour la journée d’ouverture et Hamidou pour la clôture. Pour cette année, les organisateurs ont voulu créer une ambiance de compétition entre les différentes troupes participantes, et ce, histoire de les encourager à se perfectionner. L’organisateur officiel de cet événement culturel est le ministère de la Culture et des Arts. Institutionnalisé, c’est l’homme de culture Mohamed Belarbi qui est nommé commissaire par décret ministériel. Mais c’est quoi le genre musical  aroubi ?

Ce dernier n’a pas une connotation bédouine, comme le pensent certains, en se basant sur l’appellation. Mais «il tire sa sève de la musique arabo-andalouse», explique le commissaire du festival. Pour Mohamed Belarbi, apparenté au hawzi tlemcénien de par son paradigme textuel et musical, «il a été créé aux XVIIe et XIXe siècles à Alger. C’était pour se démarquer de la sanaâ, mais puise toutefois dans les mouvements rythmiques et dans les modes musicaux de celle-ci avec plus ou moins quelques variantes». 

Le aroubi reste, à l’évidence, un produit extra-muros au sens littéral du terme mais aussi dans le sens imagé, d’où son appellation car il sort de l’enclos de la sanaâ, comme sont appelés les gens habitant en dehors de la cité, ajoute le commissaire. Pour le texte utilisé, «le aroubi utilise un support linguistique à l’esthétique avéré, même s’il est écrit avec le dialecte purement idiomatique de la région d’Alger». 

Cette fonction linguistique «intervient de façon perceptible pour véhiculer un message qui paraît a priori idyllique mais qui porte en réalité la symbolique mystique des soufis. Ses poètes sont issus des villes d’Alger, de Blida et de Miliana et sont parfois même des hommes de religion à l’image des muftis Mostefa Ben Kbabti, Mohamed Benchahed et Benyoucef El Djazaïri», renchérit notre interlocuteur. 

L’on remarque également que certains textes poétiques chantés dans le registre hawzi sont usités par des chanteurs du aroubi. Qui sont-ils ? Mohamed Belarbi cite pour l’exemple le poème Ya bnet el bahdja du poète tlemcenien Ahmed Bentriki qui est chanté à Alger et Blida dans le mode aroubi, alors que c’est un pur produit tlemcenien, donc littéralement hawzi. Il cite un autre exemplaire, le cas d’une qacida écrite par le poète andalou El Mou’tamad ibn choudjâ ayant pour titre Dem’î  djara (mes larmes ont coulé) et qui est chantée à Alger dans le registre aroubi. Sur le plan technique, «le aroubi utilise les tempos usités généralement dans les mouvements musicaux du chant arabo-andalou comme celui de l’inqilab et de l’insiraf, tout comme il utilise le berouali, un rythme connu notamment dans le melhoun», conclut le commissaire du festival. 

Il est à noter  que le genre musical aroubi aurait vu le jour dans la ville de Blida vers 1893. Il a été introduit par le truchement du grand maître Mahmoud Ould Sidi Saad, de son vrai nom Gueddoura Mahmoud Ben Sidi Saïd, lequel a transmis ses connaissances artistiques au chanteur Mahieddine Hadj El Mahfoud, dit Salhi. Et c’est à cet artiste que la septième édition du Festival de la musique et chanson aroubi est dédiée.

Blida
De notre bureau Mohamed  Benzerga 
 

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