C’est probablement cette citation de Khalil Jibran qui convient le mieux au FIFOG, Festival international du film oriental de Genève, cofondé par deux Algéro-Suisses et qui tient là sa 18e édition sous le thème du rêve, avec 4 films algériens au programme.
On aime la Suisse, ses chocolats, ses vaches, ses montagnes et ses banques où l’oligarchie algérienne possède des comptes secrets.
On aime la Suisse, ce pays qui aime affirmer sa neutralité, y compris dans la guerre Otan-Russie, étant le seul à avoir fait voter ses députés pour ou contre l’envoi d’armes en Ukraine, avec pour résultat un non franc et sincère, mais qui a quand même déployé sa DCA lors des accords d’Evian (une ville à la frontière franco-suisse) pour contrer d’éventuelles frappes françaises pour éliminer les éléments du gouvernement provisoire GPRA réfugiés dans le territoire des Helvètes.
On aime aussi Genève, berceau de la Croix-Rouge et des réfugiés politiques, siège européen des Nations unies (ONU), deuxième en termes d’importance devant celui de New York. Au chapitre cinéma, on aime surtout le cinéaste, réalisateur et écrivain Jean-Luc Godart, d’adoption suisse, actuellement attaqué par la «cancel culture» à travers entre autres le comédien Gérard Darmon, un Oranais d’origine, au motif qu’il serait antisémite.
C’est dans ce cadre général que le FIFOG, Festival international du film oriental de Genève, s’ouvre du 12 au 18 juin, prenant sérieusement de l’ampleur depuis sa création par Tahar Houchi, directeur artistique du festival qui est aussi membre du jury et Sofiane Bouchaïb, son compatriote algérien. «Je ne peux ressentir que de la satisfaction», a-t-il avoué (voir interview), avec un bilan positif pour cet évènement qui a entre autres donné la présidence d’honneur en 2016 à la plus fameuse des écrivaines algériennes, Ahlam Mosteghanemi. Pour cette cuvée 2023, une quarantaine de films au programme, entre courts et longs, tous réunis sous le même thème, le rêve. Pourquoi ? Parce que «le film est un rêve à explorer», explique encore Tahar Houchi.
Le sommeil paradoxal du cinéma algérien
En cinéma, comment rêver ? La réponse est dans les films présentés au FIFOG, arméniens, iraniens, syriens, tunisiens, marocains, palestiniens, macédoniens, kosovars, libanais, égyptiens, bengalis et bien sûr algériens, même si ce n’est pas oriental puisque l’Algérie n’est pas située à l’Orient de la Suisse mais à son Occident, au sud-ouest, plus précisément. Mais bref, 4 films sont présents, Houria de Mounia Meddour, La dernière reine de Damien Ounouri et Adila Bendimered, Quatre petits tours et puis s’en vont de Salima Abada et La fille de mon quartier de Amar Si Fodil, réalisateur entre autres de Jours de cendres, El Achiq et Le sang des loups sélectionnés dans plusieurs festivals internationaux,
Le plus attendu ? C’est évidemment La dernière reine, film taïwan au bon sens du terme puisque c’est ce petit pays que la Chine revendique toujours comme son territoire, qui a coproduit avec l’Algérie et la France cette œuvre qui a rencontré beaucoup de succès.
En attendant sa livraison en Algérie. Mais Genève reste neutre, coïncidence, le 20 juin, un débat à Genève sera proposé sur l’Ukraine avec Jacques Baud, un ancien du renseignement suisse qui n’est pas tendre avec l’Union européenne, pendant politique de l’OTAN, et Michel Collon, le pourfendeur belge des stratégies US et l’un des trop rares défenseurs des Palestiniens. Si si, les Américains font du cinéma. Depuis très longtemps. Sur ce point, c’est un vrai cauchemar. Mais le rêve est permis.