La situation que vivent les SDF hébergés à l’auberge ‘‘Soumari’’ à Béjaïa, pose le problème de la prise en charge institutionnelle des sans-abris et des femmes en détresse dans la wilaya.
À Béjaïa, il n’existe aucune structure étatique d’accueil, dotée d’un personnel qualifié et de l’équipement nécessaire afin de prendre en charge des personnes qui se retrouvent du jour au lendemain dans la rue pour différentes raisons.
A ‘‘Soumari’’ ou dans les rues, on retrouve des femmes divorcées ou battues, des personnes âgées, malades, des jeunes et des enfants originaires de la région ou bien venues d’autres patelins du pays.
Après avoir abrité une quarantaine de personnes lors de la pandémie, aujourd’hui, ce foyer provisoire compte 5 personnes : 3 femmes divorcées avec des enfants, dont une qu’on a séparée de son enfant, récemment et deux hommes. La DAS de Béjaïa n’a visiblement pas grand-chose à proposer dans ce domaine en l’absence d’une structure d’accueil.
Depuis avril 2021, alors que la pandémie de Covid-19 commençait à ralentir, la DJS s’est manifestée pour récupérer sa structure. Les responsables de la DAS, ne disposant pas d’abri, n’ont d’autre choix que de suggérer le déplacement des locataires vers des centres d’accueil basés à Sétif, Mostaganem ou Alger pour les femmes, confier les enfants à la pouponnière — qui prend en charge les filles jusqu’à 18 ans — et d’interner les personnes âgées dans les maisons de vieillesse.
Si l’aide de l’Etat n’arrive pas, ces sans-abris aux parcours tumultueux retourneront d’où ils sont venus, c’est-à-dire, à la rue. «Nous avons l’impression que l’administration fait tout pour nous chasser de ce refuge, sans aucune autre perspective qui prémunira les femmes et les enfants de se retrouver une nouvelle fois livrés à eux-mêmes. Rien n’est fait également pour ceux qui veulent s’en sortir : travailler et demander un logement social», dit l’un des SDF.
Un centre d’accueil doté des moyens matériels et d’un personnel multidisciplinaire qualifié est vivement souhaité pour mieux organiser et maîtriser la prise en charge institutionnelle de cette frange de la société.
Partant du constat de l’absence d’une structure d’accueil pour les sans-domicile-fixe et les femmes en détresse, la section locale d’une association nationale avait initié, avec d’autres organisations associatives, le projet de création d’un centre d’accueil pour cette frange vulnérable de la société. Un projet soutenu alors par la DAS et le wali, mais qui n’a connu aucune suite.