Féminicides : Une femme poignardée puis brûlée à Sétif

09/04/2024 mis à jour: 01:10
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Un nouveau drame secoue la ville de Sétif. Une femme âgée de 32 ans a été sauvagement assassinée par son mari le 27e jour de ce mois sacré de Ramadhan dans la localité de Douar Draa Halima, dans la commune de Ouled Sabor, à Sétif. 

Le mari de la victime a tenté par la suite de dissimuler ce crime en incinérant le corps de sa femme. Ce meurtre, qui a fait le tour des réseaux sociaux, est le deuxième du genre en l’espace de deux semaines et le neuvième cas signalé depuis le début de l’année. L’auteur du crime, selon les premiers éléments de l'enquête, a assené plusieurs coups de poing à sa femme, avant de la poignarder à mort à l'intérieur de leur domicile. Pris de panique et dans sa tentative d'effacer les traces de son acte, il a transporté la dépouille de la victime dans sa voiture jusqu'à un endroit proche de la voie ferrée. 

Le scénario produit par le mari est digne d'un film d’horreur. Il a pris le soin d’envelopper le corps de sa femme dans de la laine avant de procéder à son incinération. Cet acte atroce et abominable a été découvert par un agriculteur. Alerté par la fumée émanant de la forêt, l’agriculteur et ses fils se sont rendus sur place où ils firent la découverte du corps d'une femme gisant au milieu d'un amas de laine enflammée. Un témoin a, selon la presse locale, affirmé avoir aperçu un homme d’une quarantaine d'années, présumé être le mari de la défunte, s'enfuir précipitamment des lieux du crime. L'intervention des gendarmes a permis d'interpeller le suspect et de le placer en garde à vue. 

Deux semaines auparavant, c’est une autre jeune femme qui subit le même sort. Wafaa Z., âgée de 24 ans et mère d'un nourrisson de trois mois, a été égorgée par son époux âgé de 20 ans dans la ville de Ain M'lila dans la wilaya d'Oum El Bouaghi. Ce crime est recensé par la page Facebook «Féminicides Algérie» avec la mention suivante : «Wafaa Z. n’est pas juste un nom dans une liste macabre, elle avait une histoire, une vie, et surtout elle avait un avenir, ainsi qu’un enfant à élever.» «Originaire de la ville d’El Kantara, dans la wilaya de Biskra, Wafaa était diplômée de l’enseignement secondaire», est-il écrit sur cette page. Trois jours après avoir commis cet acte impardonnable, l’agresseur est décédé d’une attaque cérébrale. 

Notons que depuis le début de l'année, la page «Féminicides Algérie»a recensé une série de féminicides témoignant d'une violence insistante à l'égard des femmes dans le pays. Ces actes abjects ont coûté la vie à plusieurs femmes, laissant dans leur sillage des familles inconsolables. Le 24 janvier 2024, à Sétif, Zahia B., épouse B., a été assassinée par des inconnus, apparemment lors d’un vol. 
 

Le 21 du même mois, à Mostaganem, Nawal Cherifa T., une jeune femme de 30 ans et mère d’un enfant, a été cruellement assassinée par son ex-conjoint âgé de 45 ans. L’agresseur l’a poignardée à plusieurs reprises avant de la frapper sauvagement avec un marteau. 

Ce ne fut malheureusement pas le seul acte de violence perpétré ce jour-là, puisque le même individu a également mis fin à la vie des parents de son ex-conjointe et de leur fils. 

Le même jour, à Mostaganem toujours, une autre femme, Hafida, a connu un sort similaire des mains de son beau-fils, qui l’a également poignardée et frappée avec un marteau. 

Quelques jours plus tard, le 29 janvier 2024, à Alger, Nesrine G., une assistante médicale de 25 ans, a été victime de l’obsession d’un harceleur âgé de 37 ans, qui l’a poignardée de manière répétée, lui ôtant ainsi la vie de façon brutale. 

Le 26 janvier 2024, à Boumerdès, c’est Narimane B., une mère de quatre enfants, qui a été tragiquement assassinée par son conjoint. 

La liste macabre continue avec le cas de Loubna M., une élève de six ans, assassinée le 6 février 2024 à M’sila par le cuisinier de son école. 

Le 8 mars 2024, à Tipasa, Djamila F., âgée de 47 ans, a été tuée chez elle par un intrus, qui l’a attaquée avec un couperet, ajoutant ainsi un autre nom à la liste des victimes de cette terrible vague de féminicides. 

Selon «Féminicides Algérie», plus de 228 femmes ont succombé ces trois dernières années à des mauvais traitements infligés par un parent, mari, ex-mari ou un inconnu. Ces chiffres doivent nous interpeller sur l’ampleur de ce phénomène.

 Il est temps de briser le silence et d’analyser de manière scientifique les causes de ces actes d'autant plus que le nombre réel de femmes tuées dans de telles circonstances est probablement bien plus élevé. «Il faut une réelle volonté politique et une stratégie nationale afin de protéger les femmes et dissuader les auteurs de violences», propose «Féminicides Algérie».

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