Les événements se précipitent à la Fédération algérienne de football (FAF). Dimanche soir, le président Charaf-Eddine Amara a pris une mesure conservatoire à l’encontre de deux membres du Bureau fédéral, à savoir Amar Bahloul et Mouldi Aissaoui.
Le président s’est appuyé sur des articles des statuts de la Fédération pour geler leur présence au sein du Bureau fédéral en attendant leur comparution devant la commission d’éthique de la FAF. Charaf-Eddine Amara a usé des prérogatives que lui confèrent les articles 35, alinéa 7, et 39 des statuts de la fédération pour isoler les deux hommes momentanément. Jusqu’à la décision que rendra l’organe juridictionnel indiqué (la commission d’éthique), Amar Bahloul et Mouldi Aissaoui sont interdits de toute activité liée au football.
Le remue-ménage qu’a provoqué la fausse démission du président de la FAF a fait monter en surface les différends qui minaient le Bureau fédéral depuis son élection le 15 avril 2021. Pour rappel, dès l’annonce de la démission de Amara des membres du Bureau fédéral ont manifesté leur intention de rester sur le navire et d’en prendre les commandes.
Le président a été surpris et déçu par l’attitude des membres de sa liste qui lui ont signifié que leur présence ou pas au Bureau fédéral n’était pas liée à son propre avenir à la tête de la fédération. La réunion du Bureau fédéral à laquelle ils avaient appelé hier (lundi 11 avril) a été annulée et sera remplacée par celle du 17 avril convoquée par le président. Pour l’instant, le bras de fer Amara - membres du Bureau fédéral est en train de tourner à l’avantage du premier. Les autres membres du Bureau fédéral qui tenaient le manche par le milieu semblaient tétanisés par la détermination du président Amara d’embarquer tout le monde pour un long voyage sans retour.
A priori, l’ordre et la discipline semblent avoir enfin pris leurs quartiers au siège de la fédération. Le 17 avril prochain, le Bureau fédéral fixera la date de la tenue de l’Assemblée générale ordinaire (AGO) qui sera suivie par l’Assemblée générale élective. Dans 60 jours environ, l’assemblée générale élira un nouveau président et le Bureau fédéral. Selon des sources concordantes, le Bureau fédéral abordera lors de sa réunion du 17 avril la question de l’énigmatique présence de Abdelmadjid Yahi à la tête de la commission électorale.
Ce dernier, représentant d’un club de football amateur qui a quitté le giron du football professionnel depuis des années et donc n’étant pas membre de l’Assemblée générale de la FAF, ne peut en aucune manière faire partie de cet organe chargé d’organiser les élections comme le précise l’article 3-2 (principes de base) du code électoral de la FAF « les membres de la commission (électorale) sont membres de l’Assemblée générale».
Qui l’a bombardé à ce poste et lui a confié la lourde responsabilité de diriger l’opération électorale ? Les motivations et mobiles de ce choix sont connus. Le président Charaf-Eddine Amara serait bien inspiré d’ouvrir ce dossier. Il aura beaucoup de surprises sur la loyauté et l’engagement de certains individus qui ont noyauté la fédération et ses démembrements.
C’est la boîte de Pandore de la fédération. Des cercles agissant dans l’environnement de la fédération n’écartent pas la possibilité de voir le président Amara prolonger sa présence à la tête de la fédération pour quelques années encore. Un scénario serait déjà en place. Les membres de l’Assemblée générale rejetteraient sa démission et le plébisciteraient pour qu’il reste en place. Les prochains jours, si ce n’est les prochaines heures, apporteront peut être leur lot de surprises.